Ce samedi 16 juillet 2022, l’Union Progressiste a posé un acte qui entre dans les annales de l’histoire au Bénin. C’est le départ de la présidence du parti du dinausore politique, Bruno Amoussou. Et son remplacement par Joseph Djogbénou qui a démissionné de la présidence de la Cour constitutionnelle, seulement quelques jours après. Depuis un certain moment, une catégorie de leaders appellent à dupliquer cet acte à la tête du Bloc Républicain. Donc à apporter du sang neuf à la tête du parti. Voici l’erreur qu’il faudra éviter au BR.
C’est à l’âge de 83 ans que Bruno Amoussou, un des vétérans de la scène politique béninoise, s’est retiré de la direction du parti Union progressiste qu’il dirige depuis 2018. Il s’agit du plus grand parti pro-Talon devenu après Union Progressiste le Renouveau. Bruno Amoussou est remplacé par Joseph Djogbénou, candidat aux dernières élections législatives. Dans sa circonscription électorale, les chiffres des élections sont là et parlent… Une comparaison des chiffres réalisés par le SGN du BR, Abdoulaye Bio Tchané, dans sa circonscription électorale, à ceux d’autres présidents de partis politiques aux élections législatives de janvier 2023 pourra permettre de comprendre qu’au Bénin, le président d’une formation politique peut ne pas peser plus qu’une plume. Ce n’est pas ce qui est conseillé en politique. Le président d’un parti politique doit peser et faire la différence non pas seulement en idées, à la tête de la formation politique qu’il dirige, mais aussi en stratégie électorale dans sa base politique.
Autre chose, un micro trottoir peut permettre de mieux comprendre si les fruits ont ils tenu la promesse des fleurs à la tête de l’UPR après le départ de Amoussou. « Nous avons trouvé ce que nous avons cherché…», a récemment confié un leader du plus grand parti politique au Bénin qui faisait ainsi une analyse de la gestion du parti après le départ de Bruno Amoussou. N’est-ce pas alors que beaucoup de choses ont changé et parlent d’elles mêmes ?!
Autre réalité, avant les élections législatives de janvier 2023, des acteurs politiques ont appelé à la phagocytose du Bloc Républicain par l’Union Progressiste le Renouveau (UPR). La volonté des initiateurs est de voir un seul grand parti autour du chef de la mouvance, Patrice Talon, ce qui pourrait, selon eux, permettre de rafler la majorité de sièges aux législatives de 2023. La suite, cette proposition n’a pas survécu. Heureusement pour la mouvance. Avec ses deux grands partis aux législatives de janvier 2023, la mouvance a réussi à rafler les sièges avec une majorité confortable aujourd’hui à l’Assemblée nationale, 9è législature. Il fallait donc à côté de l’UPR, un autre parti fort qui est le BR.
Du sang neuf vous avez dit !
«Il faut du sang neuf à la tête du BR. Les anciens doivent céder la place…», ne cessent de ressasser une catégorie d’acteurs politiques. Du sang neuf, soit! Que vaut une nouvelle tête si elle ne pèse pas, si elle ne voue pas fidélité vis-à-vis du chef, si elle ne milite pas pour les intérêts de l’ensemble? S’il est une évidence qu’il faut du sang neuf en politique, l’autre vérité est qu’en politique seule la fidélité, l’unité d’actions, la solidarité des acteurs, une bonne vision mènent à des victoires. Aussi et surtout, l’expérience, le parcours font la différence en politique.
Aucune œuvre humaine n’étant parfaite, il ne faut pas attendre d’un président de parti politique qu’il soit un demi-dieu ou un dieu. Le renouveau au sein d’un parti politique ne doit pas se limiter au sang neuf, au changement à la tête du parti ou des politiciens, mais doit davantage impliquer un changement drastique dans la philosophie, l’organisation et le fonctionnement politique avec une vision, des objectifs et des stratégies bien définies. Un changement où « les intérêts des militants, des citoyens et du pays passent avant ceux du chef, du parti.
Alors, cette catégorie de leaders qui s’empêtrent dans des discussions stériles autour du poste de SGN du BR devra plutôt changer de paradigme et avoir une bonne vision, travailler dans une parfaite harmonie pour faire avancer le parti du cheval cabré et éviter de commettre l’irréparable.
S.E.