Le Ministre du Travail et de la Fonction Publique, Madame Adidjatou MATHYS et sa collègue des Affaires sociales et de la Microfinance, Madame Véronique TOGNIFODÉ ont procédé, le vendredi 13 avril 2023, au lancement officiel de la campagne : « Tolérance zéro au travail des enfants dans les secteurs à forte prévalence au Bénin ». C’était à la salle des fêtes des Tours administratives en présence de la Représentante résidente de l’UNICEF au Bénin Djanabou MAHONDE et bien d’autres personnalités et acteurs intervenant dans la protection des enfants.
« Le travail des enfants constitue une violation des droits fondamentaux de l’homme »; C’est en ces termes que la Directrice Générale du Travail, Madame Mireille LEGBA ADANKON a planté le décor avant de clarifier que le travail des enfants est défini comme un travail qui prive les enfants de leur enfance, de leur potentiel et leur dignité et qui nuit à leur développement physique et mental.
Au Bénin, les domaines de la protection de l’enfance en général et de la lutte contre les pires formes de travail des enfants en particulier ont été fortement impactés par la série des reformes initiées par le Gouvernement dans tous les secteurs depuis 2016, avec comme conséquence, une amélioration substantielle de la situation des droits et du bien-être des enfants.
Selon les résultats de l’enquête MICS réalisé par l’INSTaD, le taux de prévalence nationale en matière de travail des enfants est passé de 52,5% en 2014 à 19,9% en 2022. Ce qui correspond à un gain franc de plus de 32 points. Malgré cette avancée notable, l’ambition du Gouvernement d’atteindre les cibles du point 7 de l’Objectif de Développement Durable (ODD) 8 sur le travail décent, est loin d’être réalisée. Il urge de « prendre des mesures immédiates pour supprimer le travail forcé, mettre fin à l’esclavage moderne et à la traite des êtres humains, interdire et éliminer les pires formes de travail des enfants, y compris le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats et, d’ici à 2025, mettre fin au travail des enfants sous toutes ses formes ».
Malgré la législation en vigueur au Bénin interdisant toute forme d’exploitation ou de maltraitance des enfants, des enfants se retrouvent dans les marchés, les rues, les centres d’apprentissage, les carrières de mines et les chantiers ou même dans des maisons où ils sont soumis à la mendicité, à des travaux épuisants ou dangereux. C’est donc face à ces tristes constats que la campagne « Tolérance zéro au travail des enfants dans les secteurs à forte prévalence au Bénin » a été initiée conjointement par le Ministère du Travail et de la Fonction Publique et le Ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance, dans le cadre d’un plan d’urgence. Les objectifs poursuivis sont de mobiliser les acteurs de protection de l’enfant, les usagers des marchés, les artisans, les communautés et les enfants eux-mêmes dans la lutte contre le travail des enfants ; de mener des visites conjointes d’inspection et de contrôle dans les marchés, les carrefours et autres points de vente ; d’identifier et retirer les enfants victimes d’exploitation économiques et de maltraitance, y compris ceux impliqués dans la mendicité ; poursuivre la prise en charge et la réinsertion des enfants en situation de travail et de mendicité ; engager des actions à l’encontre des auteurs et complices d’exploitation économiques des enfants ; enfin, capitaliser les bonnes pratiques en matière de lutte contre l’exploitation économique des enfants.
Cette initiative gouvernementale est fortement saluée par la Représentante résidente de l’UNICEF pour qui « la place des enfants est à l’école ». Pour Madame Djanabou MAHONDE qui se réfère à la convention internationale des droits de l’enfant et au code de l’enfant du Bénin, « l’enfant doit être protégé et ne doit être astreint à aucun travail susceptible de compromettre son éducation, ou de nuire à sa santé ou à son développement.
Pour le Ministre des Affaires Sociales et de la Microfinance, « Nous devons agir et le plus rapidement possible pour contrer les actes constituants des violations des droits des enfants et qui ternissent l’image de notre pays. Le travail des enfants met à mal et ne favorise pas la perception des diverses réformes entreprises par le gouvernement pour la protection et la promotion des droits des enfants.
Le Ministre Véronique TOGNIFODÉ salue le leadership du Ministre du Travail et de la Fonction pour avoir initié le plan d’urgence qui va mettre les enfants à l’abri de l’exploitation et des pires formes de travail des enfants. Le MASM salue et félicite par la même occasion, la synergie d’action qui augure d’une mise en œuvre sans équivoque de ce plan d’urgence.
La Ministre Adidjatou MATHYS annonce pour sa part, une série d’actions seront menées sur quatre mois à titre pilote afin de parvenir à une prise de conscience collective de l’ampleur du fléau. Ces actions seront axées sur la communication de masse, ce qui nécessite l’implication des professionnels des médias pour soutenir l’initiative par des émissions, des documentaires, des reportages, des spots de sensibilisation et tous autres articles de presse susceptibles de favoriser la diffusion de l’information au sein des populations. Le Ministre du Travail et de la Fonction Publique invite de ce fait, à la mobilisation afin d’en finir avec la culture de l’usage de la main-d’œuvre infantile à des fins d’exploitation économique.
Après le lancement de la Campagne « tolérance zéro au travail des enfants dans les secteurs à forte prévalence au Bénin », une sensibilisation grand public s’est tenue dans l’après-midi au marché dantokpa.
Les Ministres Adidjatou MATHYS, Véronique TOGNIFODÉ, la représentante de l’UNICEF, le Préfet du département du Littoral ainsi que des acteurs de la protection de l’enfant sont allés à la rencontre des usagers dudit marché. Pour cette première sortie en vue de la sensibilisation grand public, le choix du plus grand marché du Bénin est significatif car les résultats de l’enquête nationale sur le travail des enfants réalisée au Bénin en 2008 ont révélé que 34% des enfants sont soumis au travail et que les marchés constituent des lieux privilégiés d’exploitation économique des enfants.
En juin 2013, une enquête réalisée avec l’appui de l’UNICEF dans trois (3) principaux marchés du Bénin à savoir Dantokpa, Ouando et Arzèkè a révélé la présence de 7.882 enfants en situation d’exploitation économique dans ces lieux de transaction