Après deux semaines à transpirer pour voir la chemise blanche d’Hervé Renard trôner sur le banc de l’équipe de France féminine, la Fédération française va officialiser sa nomination ce jeudi. Comme l’a révélé mercredi le site L’Équipe, les membres du comex de la FFF ont en effet reçu une convocation pour une réunion exceptionnelle destinée à acter son recrutement en remplacement de Corinne Diacre. « Je vous confirme la tenue d’une réunion du comité exécutif le jeudi 30 mars à 15 h 30 (prévoir 1 h de réunion) au sujet des conclusions du groupe de travail « Équipe de France féminine » », est-il indiqué dans le courriel envoyé par les services administratifs de la FFF.
Le « groupe de travail » en question est composé de Jean-Michel Aulas, le président de l’OL, Marc Keller, son homologue de Strasbourg, Aline Riera et Laura Georges, deux ex-internationales (60 et 188 sélections). Ce quatuor a choisi depuis longtemps Hervé Renard, qui a démissionné de son poste de sélectionneur de l’Arabie saoudite pour prendre en mains les Bleues. Le technicien français (54 ans) a pris l’avion dans la soirée et doit arriver dans la matinée pour régler les ultimes détails. Il fera ensuite sa première apparition publique vendredi à la mi-journée, en compagnie du président par intérim de la FFF Philippe Diallo, pour annoncer sa liste de joueuses retenues pour les deux matches amicaux contre la Colombie vendredi prochain à Clermont-Ferrand, puis le Canada le 11 avril au Mans.
Un sacré enchaînement pour Renard, qui a clos officiellement son aventure saoudienne. Assis face à la caméra, le visage fermé, devant un fond noir, l’ancien défenseur a délaissé son sourire ultra-bright pour faire ses adieux aux Faucons verts dans une vidéo diffusée par la Fédération saoudienne dans la nuit de mardi à mercredi, quelques heures seulement après l’officialisation de sa démission. « Ce n’est jamais facile de prendre ce genre de décisions », assure en anglais Renard, dont on peut sentir l’émotion, alors qu’une musique triste accompagne son discours de trois minutes.
Une lettre de la FFF envoyée au président de la Fédération saoudienne
Interrogé par le média Goal, le président de la Fédération saoudienne, Yasser Al Misehal, a donné des détails sur les tractations autour de l’avenir du technicien : « Renard m’a informé cinq jours avant le début du rassemblement qu’il avait reçu une offre qu’il ne pouvait pas refuser ». Il raconte aussi avoir reçu une lettre de la FFF lui demandant la permission de pouvoir officiellement négocier avec l’entraîneur. « Je lui ai demandé de réfléchir pour ne pas se précipiter, a ajouté le patron du football saoudien. Il est alors revenu vers moi, me confirmant qu’il avait pris sa décision. Nous ne pouvions pas le forcer à rester. »
Motivé par le défi de diriger l’équipe de France féminine, Hervé Renard, qui a quitté son poste après deux défaites face au Venezuela (1-2) puis la Bolivie (1-2), a choisi d’abandonner un confortable contrat qui courait jusqu’en 2027 avec un salaire de 300 000 euros mensuels, pour prendre la suite de Corinne Diacre qui percevait 400 000 euros… annuels. Le challenge est énorme puisque le 23 juillet – soit dans un peu plus de trois mois -, les Bleues feront leur entrée en lice dans la Coupe du monde (20 juillet – 20 août) en Océanie face à la Jamaïque.
Si Hervé Renard a déjà commencé à travailler sur le sujet, regardé quelques matches de football féminin et même échangé avec plusieurs cadres de la sélection, dont les blessées Griedge Mbock et Marie-Antoinette Katoto, ce premier rassemblement sera capital pour prendre ses marques et lancer son opération commando. Pour lui, mais aussi pour son staff qui devrait bien être composé d’Éric Blahic, Laurent Bonadéï et David Ducci. Gilles Fouache, déjà entraîneur des gardiennes sous Diacre, pourrait quant à lui conserver son poste dans un staff technique qui semble pour le moment être dépourvu de femmes.
Avec S.E.