Les universités publiques et privées contribuent qu’on le veuille ou non à la formation des futurs cadres, des futurs professionnels qui contribuent au développement des pays.Alors que plusieurs Unités de formation et de recherches (UFR) des universités publiques, utilisaient déjà les services des Vacataires qui sont malheureusement mal payés en retour, ces UFR ne pensaient pas que la situation allait perdurer et que leurs doléances n’auraient pas un écho favorable auprès du gouvernement.
Face au gel du recrutement d’enseignants chercheurs en nombre suffisant pour l’enseignement supérieur depuis 2016 au Bénin, la plupart des Unités de formation et de recherche des universités publiques ont opté officiellement pour les prestataires de services intellectuels, les Vacataires pour continuer leur mission d’enseignement, de formation.
Pour preuve, au cours de cette année académique 2022-2023, plusieurs établissements des quatre universités publiques ont commencé à lancer officiellement des avis de recrutement d’enseignants vacataires pour combler le vide car les enseignants permanents n’arrivent plus à exécuter toutes les unités d’enseignement (UE), toutes les heures.
En fait, les universités publiques ont attendu en vain le gouvernement qui est censé recruter et mettre à disposition les nouveaux Assistants enseignants chercheurs. Le manque d’enseignants chercheurs est si criard d’un département à l’autre, d’une unité de formation et de recherche à l’autre, d’une université publique à l’autre de nos jours. Cette situation pose déjà le problème de la relève au niveau des départements, des établissements et des universités. Dans la plupart des universités publiques, il n’existe pratiquement plus d’Assistants car les derniers recrutés avancent déjà en grade.
Selon nos informations, à l’Université de Parakou (UP), l’ENSPD, l’IUT, la FLASH, la FASEG etc. recrutent des enseignants vacataires, idem pour tous les autres établissements de l’université de Parakou. A l’université d’Abomey-Calavi (UAC) la Faculté des Lettres, Langues et Communication (FLLAC), la FASHS, la FASEG, la FSS, la FAST, l’INE, l’ENSTIC, l’IGATE recrutent des enseignants vacataires. Sur environ 300 enseignants, intervenants formateurs qui interviennent actuellement à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA), moins de 20 sont enseignants permanents.
L’Université Nationale d’Agriculture de Porto Novo (UNA) et l’Université nationale des sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques d’Abomey (UNSTIM), ne sont pas restées en marge de cette recherche d’enseignants vacataires.
Dans toutes les universités publiques du Bénin, les enseignants vacataires intervenant dépassent largement les 60% de l’effectif des enseignants. C’est dire donc que ce sont ces derniers qui portent aujourd’hui l’enseignement supérieur. Les gouvernants sont plus préoccupés par les réformes ….
Selon le compte rendu de l’Assemblée générale des enseignants chercheurs et chercheurs du 10 mars 2023, les enseignants chercheurs permanents qui arrivaient à accepter de faire des heures supplémentaires ne sont plus payés depuis quatre ans. Par conséquent, ils ne sont plus prêts à recommencer, apprend-on.
Les difficultés d’encadrement des travaux de fin de formation des apprenants que rencontrent les départements, les établissements, etc. plongent leurs racines dans le manque criard d’enseignants chercheurs permanents.
Qu’est ce qui a pu se passer pour que la situation devienne ainsi dans les universités publiques alors que le vivier (les jeunes docteurs formés) dans lequel, on peut recruter est disponible ?
Les universités publiques peuvent elles être compétitives avec ce fort taux d’enseignants vacataires ?
Les universités publiques peuvent elles être compétitives avec des enseignants chercheurs permanents submergés par les cours, les travaux d’encadrement, etc. dans des amphithéâtres délabrés où il fait constamment chaud ?
Pourquoi l’Etat met-il la pression sur les universités privées en ce qui concerne les normes à respecter alors qu’il n’est pas capable de faire observer les mêmes normes dans les universités publiques ?
Une prise de conscience au niveau du gouvernement est vivement souhaitée pour redorer le blason de l’enseignement supérieur au Bénin. Le gouvernement gagnerait à être à l’écoute des acteurs du système éducatif.
S.E.