Reçus sur le plateau de la télévision nationale du Bénin (Ortb), trois exploitants forestiers ont réitéré leur totale adhésion à la décision gouvernementale portant interdiction d’exportation du bois brut au Bénin. Toutefois, ils ont déploré le fait de n’être associé aux réformes en cours en vue de l’assainissement de ce secteur. Aussi, ont-ils formulé à l’endroit du gouvernement du Nouveau départ, des propositions afin d’éviter à cette filière de tomber dans l’impasse.
Plusieurs emplois et familles dépendent de l’exportation de bois. Au nombre des propositions des exploitants forestiers dont Delphin Houngbandan, la prise d’une mesure transitoire pour permettre aux exploitants de faire partir les stocks de bois en souffrance dans les dépôts et dans les conteneurs au port. Cela va permettre aux exploitants d’honorer leurs engagements vis-à-vis des banques et donc, de faire tourner l’économie du pays déjà « moribonde ».
Pour Delphin Houngbandan, président de l’Union des Professionnels du Bois (Upb), la mesure gouvernementale portant interdiction du bois brut et la suspension des agréments d’exploitation des produits forestiers est salutaire. Mais, elle ne peut demeurer longtemps, semble-t-il dire. « Je pense que le gouvernement n’a pas encore trouvé une solution. Lorsqu’il y a un problème, ce n’est pas aux exploitants qu’il faut s’en prendre», a-t-il suggéré. Pour lui, les exploitants n’en sont pour rien. C’est le gouvernement qui doit mettre des moyens adéquats à la disposition des forestiers afin que ces derniers fassent bien leur travail. Ainsi, le président de l’Upb, plaide pour que cette mesure soit levée. Pour monsieur Delphin Houngbandan, le gouvernement devrait donner un délai pour la suspension. Aussi, « aujourd’hui, nous voyons que les choses tournent mal. Si on parle de réformes sans tenir compte des concernés (les acteurs du domaine) que veut dire cela donc ?», se demande-t-il.
Par ailleurs, les exploitants forestiers ne déciment pas les bois ou forêts. Le découpage des bois est sélectif » c’est-dire suivant des règles bien définies par les textes, dira le président de l’Association des Usagers du Bois. Pour Bertin Akouta, puisque c’est de lui qu’il s’agit, il faut prendre l’exemple des autres pays comme le Togo, le Cameroun, le Gabon… En ce qui concerne le premier pays, l’exportation du bois n’est pas interdite tandis que dans les deux autres, les gouvernements se sont vu obligés de revenir sur leur décision après avoir interdit l’exportation des produits forestiers.
A en croire le gouvernement et selon les propos du ministre du cadre de vie qui s’est prononcé à ce sujet lors d’une conférence de presse, l’exportation du bois et des produits forestiers du Bénin se fait, de façon frauduleuse, en violation de toutes les dispositions législatives et réglementaires en vigueur notamment la loi N° 93-009 du 02 juillet 1993 portant régime des forêts en République du Bénin ; le décret N° 2005-708 du 17 novembre 2005 portant modalités d’exploitation, de transport, de commerce, d’industrie et de contrôle des produits forestiers en République du Bénin. Les acteurs du secteur forestier béninois sont en difficulté depuis la décision du gouvernement. Le pire peut toutefois être évité. Certains proposent le dialogue entre les acteurs du bois et le gouvernement.