Plusieurs personnalités sont réunies ce mercredi 8 février pour la remise du prix Félix Houphouët Boigny pour la paix. Ce prix de l’Unesco est remis cette année à l’ancienne chancelière allemande, Angela Merkel. Plusieurs hôtes de marque de la sous-région ont fait le déplacement en Côte d’Ivoire. Et cette rencontre est d’autant plus symbolique à l’échelle nationale puisque cette cérémonie réunira les trois poids lourds de la politique ivoirienne.
En attribuant à l’ancienne chancelière allemande, Angela Merkel, le prix Félix Houphouët Boigny pour la paix, le jury composé de 11 personnalités a voulu marquer sa reconnaissance pour « sa décision courageuse », prise en 2015, d’accueillir plus d’un million de réfugiés venus notamment de Syrie, d’Afghanistan et d’Érythrée.
À l’occasion de cette remise de prix, près de 2 000 invités ont fait le déplacement. Il y avait de nombreux chefs d’État de la sous-région : Macky Sall qui représente Abdou Diouf, le parrain du prix, Umaro Sissoco Embalo pour la Guinée-Bissau, George Weah du Liberia ou encore Moussa Faki Mahamat, le président de la commission de l’Union africaine.
Et côté ivoirien, toutes les sensibilités politiques étaient représentées, opposition comme parti au pouvoir. On a notamment relevé la présence des anciens présidents Henri Konan Bédié, protecteur du prix, et Laurent Gbagbo, invité à l’initiative d’Alassane Ouattara, également dans la salle. Leur dernière rencontre officielle remonte à juillet 2022.
Un signe d’ouverture que les organisateurs mettent volontiers en avant à quelques mois d’échéances électorales très disputées. « Pour sortir des années de crise, les Ivoiriens doivent adopter de nouvelles attitudes qui permettent de promouvoir les valeurs de culture de la paix », indique Jean-Noël Loucou, le secrétaire général de la fondation Félix Houphouët Boigny.
« Commémorer l’esprit de Houphouët-Boigny et redonner vie à l' »houphouëtisme » »
C’est la deuxième fois que ce prix Félix Houphouët-Boigny de l’Unesco est remis à Yamoussoukro, capitale politique de la Côte d’Ivoire. Pour les autorités locales, c’est aussi l’occasion de se remémorer la figure du père de la Nation, disparu il y a trente ans. C’est notamment ce que nous explique Augustin Thiam, le ministre gouverneur du District de Yamoussoukro :
C’est une décision commune de l’Unesco et du gouvernement ivoirien de faire ça à Yamoussoukro, peut-être commémorer l’esprit de Houphouët-Boigny et redonner vie à « l’houphouëtisme ». Sur le plan de la démographie, si vous prenez le peuplement de la Côte d’Ivoire, 70% de la population a moins de 30 ans. Cela veut donc dire que 70% de la population ne connaît pas Houphouët-Boigny. Disons, ils connaissent le nom, mais ils n’ont pas vécu sous lui, ne connaissent pas sa pensée. Donc, il nous appartient à nous qui avons connu Houphouët-Boigny de véhiculer sa pensée, de la vulgariser. Aujourd’hui, par exemple, il y a une série de conférences sur le thème : «Une jeunesse pour l’avenir de la Côte d’Ivoire». Et la Fondation pour la recherche de la paix a décidé de faire de 2023 l’année Houphouët-Boigny. Nous allons faire des colloques, des conférences, des réunions… faire appel à des témoins, des gens qui vont venir parler et véhiculer la pensée de Houphouët-Boigny…
RFI