Un examen de la situation agricole au Bénin réalisé par l’USDA, publié en mars 2014, affirme que le « Bénin sert de corridor de transport pour l’Afrique de l’Ouest, desservant plus de 100 millions de personnes dans les pays enclavés tels que le Niger, le Mali, le Burkina Faso, le Tchad et les États du nord du Nigeria ». L’USDA note que « les services portuaires relativement efficaces et les politiques commerciales du Bénin font de lui un rouage essentiel du commerce régional vers les pays voisins ». Le rapport relève des améliorations dans les opérations portuaires du pays ainsi que certaines petites améliorations dans la facilité de faire des affaires sur ces trois dernières années. Le Bénin applique le tarif extérieur commun (TEC) de l’UEMOA, avec quatre bandes tarifaires (zéro, 5 %, 10 % et 20 %) sans aucune restriction quantitative.
La politique commerciale agricole du Bénin entrera en vigueur dans quatre ans. La nouvelle a été donnée par le chef de l’Etat, Patrice Talon, le lundi 1er aout 2016 lors de l’entretien télévisé sur la télévision nationale. L’importation des produits congelés à savoir la volaille, la viande et les poissons sera interdite d’ici 2020. Cette mesure vise à protéger les producteurs locaux. Il semble que cette mesure encouragerait l’investissement dans la production de volaille, de viande… pour les marchés d’exportation et national.
Selon un examen de la situation agricole au Bénin réalisé par l’USDA et publié en mars 2014, le Bénin a un secteur de la viande de volaille très restreint (13.000 tonnes), la production étant largement axée sur les œufs. Cependant, le Bénin est un « grand importateur de viande de volaille », les importations avoisinant les 160.000 tonnes (environ 6.500 conteneurs de 40 pieds), pour un montant de 450 millions $US (même si certains négociants suggèrent que ce chiffre pourrait atteindre pas moins de 300.000 tonnes). Ces importations favorisent le commerce informel vers les marchés nigérians qui procure des bénéfices très importants aux négociants béninois. Plusieurs importateurs de poisson ont derechef abandonné l’utilisation de leurs installations frigorifiques au profit de l’importation de volaille et élargi même leur capacité de stockage frigorifique pour les importations de volaille. Ce commerce semble être mu par « l’interdiction d’importations légales de volaille congelée » imposée par le gouvernement du Nigeria, une mesure visant à protéger les producteurs de volaille locaux nigérians.
Il est vrai, les producteurs de volaille du Bénin ont souhaité et souhaitent que le gouvernement nigérian « retire son interdiction d’importation sur la viande de volaille afin qu’ils aient un libre accès à l’énorme marché du Nigeria. Sinon que c’est un commerce informel qui se fait actuellement dans ce secteur.
L’importation des produits congelés (volaille, viande et poisson) ne profitent pas aux producteurs nationaux béninois. Des pertes, il y en a. Mais, pour l’heure l’interdiction de ce commerce international ne serait pas sans conséquences. Et pour baliser le terrain et instaurer au Bénin une agriculture et une politique commerciale digne du nom le gouvernement du Nouveau départ entend accorder encore du temps à ce commerce entre le Bénin et le Nigéria.