Les Béninois iront aux urnes dimanche 8 janvier pour élire leurs représentants à la 9è législature. Pour une nouvelle fois, la question des 10% de suffrages à obtenir par formation politique sur le plan national avant de se voir attribuer de sièges à l’Assemblée nationale fait à nouveau objet de débat. Certains acteurs politiques estiment que cette règle est une stratégie du régime de la rupture d’empêcher certains partis politiques d’être représentées au parlement. Le porte-parole du gouvernement se prononce.
Selon les dispositions en son article 146, le code électoral précise que pour les élections législatives, « seules les listes ayant recueilli au moins 10% des suffrages valablement exprimés au plan national, sont éligibles à l’attribution des sièges ». Se prononçant sur le sujet, Wilfried Léandre Houngbédji, porte-parole du gouvernement fait savoir que: « les 10% ont une histoire antérieure à Patrice Talon ». Il parle de l’origine de cette règle. « C’est quand même au Bénin que nous avons décidé que les candidats à l’élection présidentielle qui auront recueilli au moins 10% de suffrages bénéficieront d’un remboursement partiel des frais qu’ils auraient engagés dans la campagne. Voyez déjà qu’il y avait une source aux 10%. C’est une question de logique sur toute la ligne », a-t-il rappelé.
Avec les réformes menées pour assainir le système partisan, le porte-parole du gouvernement explique que la règle des 10% est nécessaire. « Nous avons fait des réformes qui postulent l’avènement de grands partis d’envergure nationale, associé au financement public des partis politiques pour les arracher des griffes de mafia ou de financement occulte. Quand on fait ça, il faut forcément qu’il y ait des normes, des contraintes ; et c’est ça qui a emmené à fixer le taux de 10% », ajoute-t-il. Il donne l’exemple de la limite d’âge fixée par la Constitution dans le cadre de l’élection présidentiel pour appuyer son argumentaire. « Nul ne peut être candidat aux fonctions de président de la République s’il n’est âgé d’au moins 40 ans révolus et/ou plus 70 ans révolus à la date d’entrée en fonction ». « C’est des choix que l’on fait à un moment donné, en fonction des objectifs que l’on veut atteindre dans la construction d’une nation moderne », a-t-il confié.
La règle des 10% a pour objectif de contraindre les acteurs politiques à s’unir pour créer de grands partis politiques. C’est le cas de l’ex-Parti du Renouveau Démocratique (PRD) qui s’est fusionné avec l’Union Progressiste pour donner l’Union Progressiste le Renouveau. Le PRD a choisi l’option de la fusion après avoir échoué aux communales en mai 2020. Le parti n’avait pas pu obtenir les 10% aux élections communales.
S.E.