Dimanche 8 janvier 2023, les Béninois renouvellent l’Assemblée nationale. Ce sera la 9è législature. L’inédit, les Béninois éliront 109 députés dont au moins 24 sièges pour la gent féminine. Contrairement à 2019 où deux partis étaient en lice, ils ont cette fois-ci l’opportunité de choisir leurs représentants au Palais des gouverneurs parmi les candidats de sept partis politiques de la mouvance et de l’opposition autorisés par la Commission électorale autonome (Céna).
La campagne s’achève vendredi 6 janvier 2023, à minuit, et cette semaine sera décisive pour la mouvance présidentielle et l’opposition.
Vendredi soir, ce sera terminé. Le silence électoral va s’imposer à tous. Aussi, les partis mettent les bouchées doubles.
Les programmes sont enrichis. Abdoulaye Bio Tchané du Bloc Républicain, un des partis soutien du président Patrice Talon sillonnera une dizaine de villes. « Notre stratégie, c’est l’occupation », dit-il.
Proximité aussi, côté de l’UP le Renouveau, l’autre poids lourd du camp Talon, mais le parti de Joseph Djogbénou organise jeudi et vendredi une caravane, un meeting et un concert géant.
Le parti d’opposition FCBE annonce un meeting dans le fief de son leader, Paul Hounkpè.
Quant au parti Les Démocrates, la direction organise un meeting géant à Porto-Novo, mardi 3 janvier, avec tous les ténors.
S’agissant de l’UDBN de la présidente d’honneur Claudine Afiavi Prudencio, cette formation politique mise sur les 67% de jeunes et 32% de femmes positionnés sur sa liste pour marquer ce tournant décisif.
La campagne n’est pas sans attaque. Quand Les Démocrates accusent le camp Talon de « concentré de toutes les dérives d’une bonne gouvernance démocratique », un pro Talon traite Boni Yayi, président d’honneur des Démocrates « d’amnésique sur l’équilibre des pouvoirs ».
La semaine est décisive et chacun ira par tous les moyens pour tenter de convaincre les électeurs. Le nombre de sièges à obtenir sera déterminant pour l’élection présidentielle dans trois ans, parrainage oblige.
Pour ces élections législatives de 2023, s’il faut espérer moins d’irrégularités et zéro perturbation contrairement à 2019, l’un des défis sera le taux de participation. Avec la présence des partis de l’opposition, rien ne devra donc plus expliquer un éventuel faible taux de participation. En mai 2019, « Le taux de participation (…) est de 27,1% », a déclaré Joseph Djogbénou alors président de la Cour Constitutionnelle et aujourd’hui président de l’UP le Renouveau. Un chiffre plus élevé que les 23% qui avait été précédemment évoqués par la Commission électorale dans les résultats préliminaires.
Dans la soirée du dimanche 8 janvier, on aura une idée sur l’engouement des Béninois à accomplir l’un de leurs devoirs citoyens : le vote.
Emmanuel A.T. (Avec RFI)
