En cette veille de la célébration du 56ème anniversaire de l’accession du Bénin à la souveraineté internationale, le gouvernement de la Rupture devra se mettre véritablement au travail et ne plus céder à l’intoxication et à la confusion qui s’entretiennent autour des dettes du Bénin. C’est le souhait du Forum pour un Bénin Nouveau. Dans une déclaration en date du 27 juillet 2016 parvenue à notre rédaction, le signataire Zacharie B. O. Azanchémè invite le gouvernement à se mettre au travail pour sortir les jeunes du chômage, le peuple du délestage et de l’insécurité.
Dans cette déclaration, le Forum pour un Bénin Nouveau indique que la dette du Bénin (soutenable) ne saurait être évaluée à 2.462 milliards F CFA, comme l’a annoncé aux membres du corps diplomatique le jeune ministre Romuald Wadagni. « C’est de la pure intoxication », indique le Forum pour un Bénin Nouveau . Selon ce forum, « il y a les dettes contractées sous Soglo, Kérékou 1 et 2. L’administration est une continuité. Donc, un gouvernement responsable, sérieux, ne peut pas dire aujourd’hui que le niveau de cette dette incombe totalement à son prédécesseur ».
Par ailleurs, le Forum précise que la « contrepartie des dettes c’est dans les infrastructures routières, aéroportuaires, le social avec l’emploi des jeunes, l’autonomisation des femmes, l’éducation, la santé… Il ne reste au gouvernement qu’à détruire ces infrastructures réalisées pour montrer que le terrain est vierge et que rien n’a été fait en 10 ans ».
Pour voir clair, mieux siffler la récréation, le Forum fait savoir que ses membres ont déjà demandé aux députés de se saisir du dossier de la dette pour voir la matérialisation des prestations de services, s’assurer de leur réalisation effective avant de passer au paiement. Ceci éviterait le paiement des dettes fictives.
L’intoxication et la confusion qui font le lit des débats depuis le 6 avril 2016 n’apporte rien au panier de la ménagère. Elle n’améliore pas la sécurité humaine, souligne l’auteur de la déclaration. Il propose au gouvernement de la « Rupture » de « changer de disque ». « Les diplomates ne sont pas dupes. Personne ne peut les manipuler », peut-on lire dans la déclaration du 27 juillet 2016.Les membres du Forum pour un Bénin Nouveau invitent alors le gouvernement à « se consacrer aux tâches de développement, à être à l’écoute du peuple ».
Par ailleurs, le Forum invite le gouvernement à sortir « vite » les audits tout en espérant « qu’ils tiendront compte aussi de la Sodéco, du Pvi, de Maria-Gléta… afin que chacun réponde de ses actes ». Comme pour dire, c’est la fin de la récréation. Lire la déclaration
Halte à l’intoxication chers de la «rupture» et du «nouveau départ»
Si l’intoxication, la désinformation et la manipulation de l’opinion publique nationale et internationale érigées en système de gouvernance constituent le seul moyen pour le régime en place de préserver la paix, la stabilité et la sécurité dans notre pays, qu’il continue ses manœuvres dilatoires. Mais en toute chose, il y a des limites, surtout morales. Il y a des barrières à ne pas franchir au risque de se mordre les doigts.
Trop c’est trop. Le ministre de l’économie et des finances, Romuald Wadagni, est très jeune pour se laisser instrumentaliser sur la situation de l’économie nationale, notamment sur la question des dettes. Certaine presse nationale et internationale, s’adonnent à ce vilain jeu en distillant de fausses informations.
Quel intérêt le gouvernement a à jouer le même disque depuis le 6 avril 2016 ? Il voit l’ancien régime partout. On dirait que la colère de Dieu s’abat sur le Bénin pour avoir tourné le dos à l’éthique et à la morale.
Depuis le 06 avril 2016, en effet, les nouvelles autorités du pays préfèrent noircir le bilan et ternir l’image de l’ancien régime plutôt que de travailler pour améliorer les conditions de vie et de travail des Béninois. Des ministres sont envoyés en mission pour jouer le sale job. Et pendant ce temps, le peuple meurt de faim, ses conditions de vie et de travail se dégradent; il vit dans l’insécurité totale, frappé par le délestage; les emplois des jeunes sont supprimés dans l’administration publique, les jeunes et les femmes sont laissés pour compte, rien ne bouge dans le pays. Tout est au point mort, aucun chantier ouvert. Même tous les projets routiers et énergétiques annoncés sont des initiatives du gouvernement sortant dont les financements sont déjà bouclés. En perte de vitesse, en mal de sensations fortes, en panne d’imaginations pour gouverner le pays, sans vision de développement et sans priorité, les dirigeants de la «rupture» et du «nouveau départ» naviguent à vue et tentent vainement de faire croire aux Béninois que le «pays va mal». Ils chantent partout que les caisses de l’Etat sont vides. Mais où trouvent-ils les milliards dilapidés au profit du coton via leurs sociétés écrans ? Qui veut tromper qui dans ce pays ?
Pendant que des membres du gouvernement disent que le pays est laissé dans un «état comateux», la Banque mondiale le classe 9ème pays le mieux gouverné d’Afrique, en 2015. Pendant ce temps aussi la communauté internationale (Onu, Union Européenne, Union Africaine et consorts) décerne un satisfecit à l’ancien régime pour les efforts de développement consentis.
Quel intérêt le gouvernement de la «rupture» a à alimenter, nourrir et entretenir cette polémique saugrenue sur la dette du Bénin ? La réponse est simple : distraire les Béninois à l’effet de poursuivre le pillage du pays et surtout payer les dettes fictives aux parents, alliés et amis.
La dette du Bénin (soutenable) ne saurait être évaluée à 2.462 milliards F CFA. C’est de la pure intoxication. Plus est, il y a les dettes contractées sous Soglo, Kérékou 1 et 2. L’administration est une continuité. Donc, un gouvernement responsable, sérieux, ne peut pas dire aujourd’hui que le niveau de cette dette incombe totalement à son prédécesseur. C’est cynique, ridicule, de la mauvaise foi. Le paradoxe est que les chiffres varient tous les jours, de Patrice Talon à Romuald Wadagni en passant par Abdoulaye Bio Tchané, Joseph Djogbénou et consorts. La preuve que le gouvernement mélange les pédales.
Depuis le 06 avril 2016, la gouvernance de Patrice Talon est basée sur les emprunts obligataires. Restons dans la propagande du gouvernement sur la dette pour se poser cette question : Quelle institution financière va prendre le risque de prêter de l’argent à un pays pauvre «surendetté» ? Romuald Wadagni annonce au corps diplomatique une dette équivalente à 70% du PIB (ce qui est déjà le plafond et les investisseurs savent que c’est la ligne rouge à ne pas franchir) et dans le même temps Abdoulaye Bio Tchané annonce un 2ème emprunt obligataire. Qui va nous prêter son argent si nous sommes déjà surendettés ? Le gouvernement pense qu’on peut nous prêter encore plus d’argent alors que, selon ses mensonges, nous avons déjà atteint nos limites d’endettement. Quelle contradiction ! L’encours de la dette publique du Bénin est de 41,7% et non 70%. A l’avenir, il faut que les membres du gouvernement se consultent régulièrement pour mieux harmoniser leurs mensonges et éléments de langage, avant de les mettre sur la place publique.
De toutes les façons, nous avons déjà demandé aux députés de se saisir du dossier de la dette pour voir la matérialisation des prestations de services, s’assurer de leur réalisation effective avant de passer au paiement. Ceci éviterait le paiement des dettes fictives.
La contrepartie des dettes c’est dans les infrastructures routières, aéroportuaires, le social avec l’emploi des jeunes, l’autonomisation des femmes, l’éducation, la santé… Il ne reste au gouvernement qu’à détruire ces infrastructures réalisées pour montrer que le terrain est vierge et que rien n’a été fait en 10 ans. C’est honteux que de tel discours haineux se tienne au vu et au su d’anciens dirigeants du Changement et de la Refondation, encore aux affaires aujourd’hui.
99% de ceux qui ont fait le Changement et la Refondation sont aujourd’hui dans la «rupture», à commencer par Patrice Talon lui-même, Pascal I. Koupaki et les autres. Si l’histoire doit demander des comptes à quelqu’un, aujourd’hui, ça ne peut être Patrice Talon, d’abord. C’est cynique cette communication politique qui consiste à vouer aux gémonies les anciens dirigeants du pays, les livrer à la vindicte populaire, salir leur image. Cette cabale n’apporte rien au panier de la ménagère. Elle n’améliore pas la sécurité humaine.
Que les prétendus audits sortent vite. Nous espérons qu’ils tiendront compte aussi de la Sodéco, du Pvi, de Maria-Gléta… Chacun répondra de ses actes. Les audits ne doivent pas être un moyen de chantage politique. Et il faut qu’ils soient faits dans les conditions appropriées, en toute transparence, avec impartialité. C’est vrai que le ridicule ne tue pas encore au Bénin. Mais pour l’image du Bénin, il faut changer de disque. Les diplomates ne sont pas dupes. Personne ne peut les manipuler.
Ce n’est pas facile de gérer un pays. Les défis sont énormes. Nous invitons le gouvernement à se consacrer aux tâches de développement, à être à l’écoute du peuple.
Pour la paix dans notre pays, en cette veille de la célébration du 56ème anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale, il faut que le gouvernement arrête d’empoisonner le peuple. Qu’il se mette au travail.
La paix est un comportement. Préservons-la, au quotidien. Cultivons l’amour du prochain, l’humilité, la sagesse divine et tournons le dos à la haine.
Bonne fête de l’indépendance aux Béninoises et Béninois.
Fait à Ouidah, le mercredi 27 juillet 2016
Le Forum pour un Bénin Nouveau
Zacharie B. O. AZANCHEME