Le Conseil des Ministres vient de prendre une décision qui doit être saluée par tous les béninois : la fermeture des établissements privés de formation d’agent de santé sur toute l’étendue du territoire national dans le strict respect des textes en vigueur.
Cette décision vient trancher la polémique entretenue et personnalisée depuis un moment de bonne ou de mauvaise foi.
En effet, le Conseil des ministres en sa séance du 7 juillet dernier a adopté un projet de décret portant abrogation du décret n° 2016-060 du 10 mars 2016, fixant les conditions générales de création, d’extension, de transfert, de mutation, de changement de dénomination, de fusion, de fonctionnement et de fermeture des établissements privés d’enseignement et de formation dans le domaine spécifique de la santé.
« En adoptant ce décret, le Conseil a décidé de mettre fin à la création illégale et anarchique de centres privés de formation dans ce domaine sensible, en vue de garantir la qualité de la formation du personnel de santé au Bénin. A cet effet, le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et le Ministre de la Santé ont été instruits aux fins de : faire procéder à l’abrogation de tous les décrets et leurs arrêtés d’application relatifs à l’ouverture de centres privés de formation dans le domaine de la santé; mettre en place, dans les meilleurs délais, une commission mixte chargée de proposer un cadre réglementaire responsable sur l’enseignement privé dans le domaine de la santé. Cette commission sera composée, notamment, des représentants du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, du Ministère de l’Enseignement Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle, de ceux du Ministère de la Santé et des membres de l’Ordre national des médecins ». Autre décision prise à cet effet par le conseil, « informer officiellement des mesures ainsi prises, les structures provisoirement autorisées dont l’Ecole Supérieure Catholique des Sciences de la Santé qui ne pourra pas par conséquent ouvrir ses portes à la prochaine rentrée académique ».
A propos de cette décision du gouvernement qui fait ainsi le ménage, on s’attendait à avoir une longue liste des établissements autorisés par le Ministère de l’Enseignement supérieur de l’ère Yayi. Au contraire. En présentant les grandes lignes des décisions du Conseil des Ministres, le ministre d’Etat Koupaki a souligné que l’œuvre d’assainissement a commencé à cette époque. Le conseil des ministres du 26 février 2015 avait pris trois décisions :
La première décision : la fermeture des facultés de médecine et de pharmacie dans une université privée de la place après une mission d’enquête sur la fonctionnalité de ces deux facultés.
La deuxième décision qui avait été prise en février 2015, c’est la relecture du décret du 04 avril 2001 fixant les conditions générales de création et de fonctionnement d’un établissement privé de formation d’agents de santé en vue de son abrogation.
Et la troisième décision, c’est l’intégration des formations relatives à la santé dans le domaine régalien de l’État.
Les ministres chargés de l’enseignement supérieur, de l’enseignement secondaire, de la santé et de l’agriculture ont été instruits par le conseil aux fins de procéder à un inventaire exhaustif des centres de formation privés dans le domaine de la santé.
Ils devront également prendre les dispositions nécessaires pour la fermeture des établissements privés de formation d’agent de santé sur toute l’étendue du territoire national dans le strict respect des textes en vigueur. ». Cette précision du conseil des ministres en vaut la peine.
Dans son commentaire, le Ministre d’Etat, secrétaire général de la Présidence a indiqué que 8 établissements sur 9 n’ont pas d’autorisation. Mais, en réalité aucun des 9 établissements n’avait l’autorisation d’ouverture.
En effet, de nos investigations, il ressort que l’autorisation brandie par les syndicalistes est une autorisation de création bien encadrée par le décret 2008 et non celui spécifique de 2001. Et pour cause M. Olayemi Bishop Adeyemi sollicite pour West africa university, la formation dans le domaine des sciences médicales. Il y a nuance. Il a reçu une autorisation de création conformément au décret 2008. Il revenait audit établissement après s’être conformé aux exigences de ce décret de solliciter l’autorisation d’ouverture avant d’exercer. Ainsi, il fonctionne lui aussi de façon illégale. Ce que l’ancienne administration compétente du Ministère de l’Enseignement supérieur lui aurait toujours reproché, a-t-on appris.
De tous, il y avait un établissement qui avait une autorisation provisoire et l’établissement bénéficiaire n’a pas encore ouvert ses portes. Comme cela se constate, on ne peut pas fermer ce qui n’est pas ouvert. Et les questions qui sautent à l’œil : Où sont alors les autorisations des centres de formation en santé qui seront fermés ? Pourquoi une telle personnalisation du dossier ? wait and see !