Le député Éric Ciotti a été élu président du parti de droite avec 53,7% des voix au second tour du scrutin interne qui l’opposait au sénateur Bruno Retailleau.
Les 91 110 adhérents revendiqués de LR étaient invités à départager les deux hommes. Éric Ciotti a rassemblé 53,7% des voix, et Bruno Retailleau, 46,3%. Le taux de participation s’est élevé à 69,7% au second tour, selon les instances du parti. Le troisième homme de cette élection, le député Aurélien Pradié, avait été éliminé dès le premier tour après avoir rassemblé un peu plus de 22% des suffrages.
Député de la première circonscription des Alpes-Maritimes depuis 2007, président du conseil départemental des Alpes-Maritimes de 2008 à 2017, questeur de l’Assemblée depuis quatre ans, Éric Ciotti est âgé de 56 ans. L’élu avait créé la surprise en arrivant en tête du premier tour de la primaire LR de l’an dernier pour la présidentielle, finalement remportée par Valérie Pécresse.
« Je suis de droite, j’en suis fier et je ne m’en excuserai jamais », répétait-il encore jeudi lors d’une réunion publique à Paris. Il assume des positions fermes en matière sécuritaire et identitaire, au point d’avoir dit préférer le polémiste d’extrême droite Éric Zemmour à Emmanuel Macron lors de la dernière campagne présidentielle.
« Stopper l’invasion migratoire »
Son programme propose notamment de « réhabiliter la valeur travail, lutter contre la violence et le désordre dans les rues, stopper l’invasion migratoire et la montée de l’islamisme ». Il n’a pas exclu de voter la réforme des retraites actuellement préparée par le gouvernement. Éric Ciotti a connu une campagne agitée, qui l’a vu notamment rejeter des accusations d’emplois fictifs concernant son ex-épouse, Caroline Magne.
Pour infléchir son image très marquée à droite, il avait aussi parlé d’économie, parlant de supprimer l’impôt sur les successions et les donations, et de baisser les impôts et les charges. En fin de campagne, il a aussi abordé des thèmes sociétaux tels que violences conjugales, handicap et égalité hommes-femmes, dépeignant « une droite ouverte sur la société, sur la liberté, qui parle sur ces sujets ».
Laurent Wauquiez, allié dans cette campagne
Ces derniers jours, Éric Ciotti avait obtenu des soutiens importants : l’ancien président des LR Christian Jacob et le maire de Troyes François Baroin. Mais son grand argument de campagne aura été Laurent Wauquiez, présent jeudi soir à Paris. Dépourvu d’ambition présidentielle personnelle pour l’instant, Éric Ciotti souhaite que le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes s’engage rapidement dans la course à l’Élysée de 2027.
Face à lui, le Vendéen Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat âgé 62 ans, s’était présenté en chantre de la « rupture » et de la lutte contre « les idéologies de la déconstruction que sont l’islamisme et le wokisme ». Lui souhaite attendre les élections européennes de 2024 pour engager LR sur la route de l’Élysée.
Huit mois après le faible score de leur candidate Valérie Pécresse à l’élection présidentielle (4,78%), le nouveau président aura la délicate mission de remettre sur les rails sa famille politique, qui a porté naguère au pouvoir les présidents Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Majoritaire au Sénat et doté d’une soixantaine de députés à l’Assemblée nationale, LR peine à trouver sa place dans le paysage politique, tiraillé entre le Rassemblement national et les appels du pied du camp présidentiel d’Emmanuel Macron.
L’image que nous avons offerte ce soir est très éloignée de la division. Elle porte un rassemblement.