A travers le numéro 11 de la Lettre du Président rendue publique ce dimanche 6 novembre, le président de l’ l’Union Progressiste le Renouveau, Joseph Fifamin Djogbénou explique les critères qui ont milité au choix des candidats du parti. Un exercice qui fait suite certainement aux frustrations après la publication de la liste des candidats du parti aux élections législatives du 8 janvier 2023. L’intégralité de l’explication du président de l’UP-R dans la lettre du président.
La Lettre du Président
( NP 11 du 06 novembre 2022)
A chacune et à chacun, Militantes et militants,
La liste des personnalités identifiées pour représenter le Parti, à l’effet de solliciter les suffrages exigeants du peuple béninois dans le cadre de l’élection des députés à l’Assemblée nationale, est dévoilée. D’une part, les échos d’incompréhension et d’insatisfaction légitimes, quoique générateurs de colère et dans bien des cas de tentation d’abandon par le soldat de sa position, n’ont évidemment pas manqué d’éveiller l’attention des dirigeants du Parti. Cet état d’esprit, source de découragement et de démotivation, qui n’honore ni le militant ni le Parti impose aux dirigeants un discours diligent de la méthode et une explication circonstanciée de la liste dont la présente adresse est l’objet. D’autre part, les échos de soulagement et, dans bien des cas, de chaleureuses satisfactions, doivent être pris avec mesure et prudence. Ils apparaissent comme l’égoïste célébration d’un parcours personnel, la célébration tout aussi égoïste d’une puissance individuelle source d’une illusion fatale de la part de l’auteur qui se présente, dans son périmètre, comme le moteur et l’horizon du Parti. Cet état d’esprit, source d’une surestimation personnelle qui fait perdre au militant la lucidité politique des défis et des enjeux impose également aux dirigeants un discours tout aussi diligent de méthode et de principe dont la présente adresse se fixe le but.
D’abord, en ce qui concerne les incompréhensions et les insatisfactions. Elles sont légitimes en raison de ce que chaque militant a vocation à incarner les valeurs et le projet du Parti à l’occasion de toutes les échéances politiques. De ce que chaque militant se projette à assumer les fonctions électives ou nominatives dans un Parti, celui-ci s’enrichit en disponibilité et en ambition. Toutefois, dans le cadre d’une désignation en vue de l’élection des députés à l’Assemblée Nationale dont les sièges à occuper sont, par circonscription électorale, limitativement fixés par la loi, il a fallu établir quelques exigences qui en facilitent la procédure.
La première est relative aux organes de désignation et, par suite, d’investiture. En l’état où le Parti n’a pas encore mis en place ses organes définitifs, ce sont le Présidium, la Direction exécutive nationale (Den) et le Bureau politique (Bp). Le Présidium a soumis, en forme d’ébauche, ses propositions à la Direction exécutive nationale (Den) qui, après délibération, a établi une liste provisoire, qu’a approuvée le Bureau politique (Bp) à la suite d’une délibération rigoureuse et, parfois, houleuse.
La deuxième est relative aux critères de sélection. Ils sont essentiellement politiques. La raison politique de tout Parti est la victoire aux échéances politiques, préalable à la valorisation de son pro[1]gramme, l’accès où le maintien en responsabilité en vue de la mise en œuvre de sa politique. De cette raison politique, il est apparu nécessaire, d’une part, de fixer dans chaque circonscription électorale, l’ordre de classement des communes en vue de rechercher, à raison des éléments démographiques, sociologiques et politiques, le meilleur attelage susceptible d’assurer à terme une représentation de la Nation par les militants ressortissants de chacune des communes de la circonscription électorale. Cet attelage difficile à mettre en place a mobilisé les membres des instances d’investitures dans leurs talents d’anticipation des prévisions des listes concurrentes et de justice et d’équité politique. Aussi, s’aperçoit-on que dans bien des cas, certaines communes politiquement, économiquement, historiquement et socialement en vue ne sont pas classées en tête de liste. Mais l’équité et la justice politique assouplit les effets possibles de ce classement pour les communes placées en position de soutenir stratégiquement les autres puisque le siège spécialement attribué à la femme est réservé à un ressortissant de cette commune. De la même raison politique, il est apparu nécessaire, d’autre part, à l’intérieur de chaque circonscription électorale, de rechercher les critères à réunir par chaque militant. Le premier est la meilleure incarnation de la réputation politique du Parti dans la circonscription électorale. Certes, la caractérisation de ce critère n’est pas facile. Toutefois, les consultations des organes et des réseaux de militants du Parti ont permis, à défaut de s’en assurer dans l’absolu, de s’en inspirer pour élever la qualité de la liste. Le deuxième critère est la loyauté et la fidélité au Parti. Les échéances politiques sont également des opportunités pour les organes de saluer la constance du militant, sa fidélité et sa loyauté aux valeurs et au projet. Enfin, la disponibilité de la candidate ou du candidat n’a pas manqué de retenir l’attention des organes d’investiture.
Aussi insuffisants qu’ils peuvent paraître, ces critères permettent de reconnaître sur la liste des émanations, en forces vives politiques, de toutes les catégories socio-professionnelles, notamment des producteurs, des artisans, des enseignants, des artistes, des femmes et des hommes d’affaires. Ensuite, en ce qui concerne les soulagements et les satisfactions. Il faut les exprimer et surtout les considérer sans excès. En politique, la présence d’un militant sur une liste par l’effet de son identification, de sa sollicitation et de sa désignation ne saurait être perçue comme la sanction positive de talents personnels donnant lieu à une satisfaction tout aussi personnelle. La présence ou l’absence d’un militant sur la liste de candidature n’est pas un acte personnel. Ce n’est ni une récompense, ni une punition. C’est un commandement, en forme d’ordre politique à, de sa position, se mobiliser avec tous les militants du Parti pour réussir la mission confiée à tous. Chacun doit accueillir sa présence ou son absence, avec humilité et responsabilité et s’interroger davantage sur sa capacité à l’assumer collectivement.
Enfin, s’il est bien convenable voire politiquement nécessaire que chaque militante et chaque militant nourrisse et entretienne une vocation à exercer les fonctions poli[1]tiques, électives ou nominatives, ce n’est pas dans l’esprit d’une focalisation existentielle sur une échéance précise, un poste ou une charge déterminée. Nous ne sommes pas membres du Parti à la condition exclusive d’être proposé candidat à une élection précise. En raison de ce que ces fonctions sont exercées dans le cadre de missions confiées par l’Etat et la Nation au Parti, chacun doit s’efforcer à être en état d’être appelé par le Parti. Notre qualité de mi[1]litant nous impose le devoir d’être prêt, comme le disciple à l’égard de son maître. Notre Maître, au sens politique, c’est notre Nation que le Parti se détermine à servir. Notre seul devoir est d’être prêt à satisfaire ce service dès que nous serons appelés. C’est de la responsabilité du Parti à préparer chaque militant à être prêt pour assumer en son nom la responsabilité politique. Chacune et chacun doit être prêt et se mettre en chemin pour la victoire sans concession aux prochaines élections,
Par l’Union,
Pour le Progrès,
Pour le Renouveau
Cotonou, le 06 novembre 2022
Joseph Fifamin DJIOGBENOU