À un mois de la COP27 de Charm el-Cheikh, en Égypte, la RDC accueille ce lundi 3 octobre et pendant trois jours la pré-COP à Kinshasa. Environ 80 ministres de l’Environnement du monde entier sont attendus dans la capitale congolaise pour préparer les négociations climatiques.
« Cette pré-COP n’a pas de dimension juridiquement contraignante. Ce n’est pas une réunion formelle de négociation. C’est une réunion, certes, officielle, mais durant laquelle les textes de négociation ne vont pas être rouverts. L’opportunité pour cela, ce sera durant la deuxième semaine de négociations à Charm el-Cheikh », explique l’ambassadeur Tosi Mpanu Mpanu, négociateur de la RDC pour la Convention climat, car elle peut faire bouger les lignes.
Il n’y a pas texte juridique à attendre, donc, de cette pré-COP de Kinshasa, mais les discussions à bâtons rompus entre les ministres pourraient faire bouger les lignes, espèrent certains négociateurs. En particulier sur le dossier dit des pertes et dommages déjà causés par le changement climatique aux pays pauvres.
« Discussions à bâtons rompus »
« À Kinshasa, durant la pré-COP, les ministres vont avoir l’opportunité de discuter à bâtons rompus, et puisqu’il n’y aura pas d’enjeu juridiquement contraignant, des ministres justement auront l’opportunité, peut-être, de faire montre de plus d’audace, de plus de volonté et peut-être aller au-delà de leur ligne rouge, pour essayer d’arriver à un consensus autour des questions qui seront complexes, telles que le financement, le nerf de la guerre, telle que l’adaptation, telle que l’atténuation, telle que la question cruciale pour beaucoup de pays insulaires en développement, des pertes et préjudices », poursuit l’ambassadeur Tosi Mpanu Mpanu, négociateur de la RDC pour la Convention climat.
Ces derniers réclament au nom de la justice climatique un mécanisme spécifique de financement. Les pays riches s’y opposent, la France défendant de son côté un financement projet par projet avec évaluation à la clé. La RDC, pays hôte de cette pré-COP, en profite pour se présenter comme un pays solution, qui a besoin de financement pour préserver ses forêts, puits de carbone pour toute la planète. Ces forêts sont menacées par l’agriculture et l’extraction du charbon de bois, mais aussi, juge Greenpeace Afrique, par les projets pétroliers, pour lesquels les autorités congolaises ont lancé des appels d’offres en juillet dernier.