La Cour suprême du Kenya a confirmé ce lundi l’élection de l’ancien vice-président William Ruto à la tête du pays. Il était face à Raila Odinga, figure historique de la politique kényane.Après plusieurs jours d’audience, les juges de la Cour suprême du Kenya ont décidé ce lundi 5 septembre de confirmer la victoire de William Ruto à l’élection présidentielle. Un verdict sans ambiguïté rendu ce lundi par la Cour suprême du Kenya, une institution respectée dans le pays qui avait décidé en 2017 d’annuler la présidentielle.
L’ensemble des arguments avancés par le camp Odinga ont été rejetés, certains faute de preuves aux yeux de la Cour, d’autres au motif que les irrégularités dénoncées n’étaient pas d’une ampleur suffisante pour affecter le résultat final. « C’est une décision unanime. Les recours sont par la présente rejetés. En conséquence, nous déclarons le premier défendeur (William Ruto) président élu », a déclaré la présidente de la Cour suprême Martha Koome.
La présidente de la Cour suprême a affirmé, par exemple, qu’aucune preuve crédible n’avait été apportée du fait que les serveurs de la commission électorale aient pu être piratés ou de l’existence d’une conspiration qui aurait été organisée afin de falsifier les formulaires de résultats, comme l’affirmait le camp Odinga.
Raila Odinga « désapprouve avec véhémence »
À plusieurs reprises, la présidente de la Cour a aussi employé des termes assez durs pour qualifier certains recours, elle a évoqué « des accusations sensationnalistes basées sur des ouï-dire ». Au sujet, également, des quatre commissaires qui avaient fait dissidence juste avant l’annonce des résultats, elle évoque « un drame inattendu » et estime qu’ils n’ont apporté aucune preuve de leurs accusations et qu’il n’est pas possible de « soumettre la volonté du peuple kenyan aux pitreries de la commission électorale ».
Dans un communiqué, Raila Odinga confirme qu’il respecte « l’opinion » de la Cour. « Nous avons toujours défendu l’État de droit et la Constitution », peut-on lire dans ce document. Mais Raila Odinga précise qu’il « désapprouve avec véhémence » cette décision. Il continue d’affirmer que ses équipes auraient fourni à la Cour des arguments irréfutables et il qualifie d’« incroyable » le fait que l’ensemble des points soulevés par les recours aient été rejetés. Il reproche même à la Cour d’avoir « exagéré » dans les termes qu’elle a employé pour réfuter leurs allégations.
Quant à Wiliam Rutto, il a déclaré tendre « une main fraternelle » à ses adversaires. « Nous ne sommes pas des ennemis, nous sommes des Kényans. Unissons-nous pour faire du Kenya un pays que tout le monde sera fier d’appeler sa maison », a-t-il déclaré depuis sa résidence de Karen, dans la banlieue de la capitale Nairobi. Selon la Constitution kenyane, sa prestation de serment devrait avoir lieu le 13 septembre prochain.
RFI