103 morts et 140 000 sinistrés depuis juin

Afrique

(Une crue du fleuve Niger est à redouter dans les prochains jours)

Les fortes pluies qui s’abattent sur le Niger depuis juin ont fait 103 morts et plus de 140 000 sinistrés, et d’autres sont attendues d’ici fin septembre, ont indiqué lundi les autorités de ce pays habituellement sec, rapporte RFI. En dépit de sa courte durée de trois à quatre mois – entre juin et août ou septembre –, la saison des pluies est devenue meurtrière ces dernières années.

La situation des inondations à la date du 4 septembre 2022 est la suivante: un total de 103 personnes décédées, dont 74 dans l’effondrement de leurs habitations et 29 par noyade, tandis que 140 029 sont sinistrées et 125 blessées, selon les chiffres des services de la Protection civile communiqués lundi à l’AFP.

Un précédent bilan officiel du 28 août faisait état de 75 morts, 108 346 sinistrés et 102 blessés.

Les régions les plus touchées sont celles de Maradi (centre-sud, 30 décès), Zinder (centre-est, 23 décès), ainsi que Tillabéri (sud-ouest) et Tahoua (ouest). La capitale Niamey est également affectée avec 2 décès et plus 500 sinistrés. Les pluies ont en outre détruit ou endommagé plus de 12 700 habitations et provoqué l’effondrement de classes, de centres de soins médicaux, de greniers à céréales.

Fin août, le gouvernement nigérien et ses partenaires assurent avoir distribué plus 628 tonnes de céréales aux personnes sinistrées. L’Unicef dit elle avoir fourni 2 500 kits de biens non alimentaires. Les services météorologiques annoncent de nouvelles grosses précipitations dans le pays jusqu’à la fin de septembre.

« Evacuer les zones inondables »

A Niamey, une crue du fleuve Niger est à redouter dans les prochains jours, en raison du niveau des eaux qui « évolue très rapidement vers la cote d’alerte », prévient l’Autorité du bassin du Niger (ABN). Dans la capitale de 2 millions d’habitants, les fortes pluies sont souvent à l’origine de crues mortelles du fleuve.

L’ABN appelle les habitants vivant près du fleuve « à observer une vigilance particulière » et « à évacuer les zones inondables ». En dépit de sa courte durée de trois à quatre mois – entre juin et août ou septembre –, la saison des pluies est devenue meurtrière ces dernières années, y compris dans les zones désertiques du nord du pays. En 2021, elle avait causé la mort d’au moins 70 personnes et fait plus de 200 000 sinistrés. Il pourrait y en avoir au moins 350 000 cette année, selon l’ONU.

Ce pays pauvre au climat aride subit également régulièrement la sécheresse, qui frappe plusieurs régions et entraîne de mauvaises récoltes. S’y ajoutent les violences djihadistes qui empêchent les paysans de cultiver leurs champs.

Le tout plonge le Niger dans une grave crise alimentaire : selon les autorités sanitaires, plus de 4,4 millions de personnes sont en insécurité alimentaire « sévère », soit environ 20 % de la population. Début août, le gouvernement a décidé de provoquer la pluie à l’aide de produits chimiques pour faire face à la sécheresse.

Avec Le Monde & RFI