Depuis quelques années, la gestion de la terre au Bénin souffre d’un mal rédhibitoire au mépris de toute politique foncière qui devrait contribuer au développement économique de ce pays. Les contestations en matière immobilière ont atteint leur paroxysme au point que détenir un titre de propriété aujourd’hui ne constitue plus un gage de sécurité. La cause : la mafia foncière locale sévit en toute impunité. Les populations de Pahou qui vivent cette situation sont montées au créneau ce samedi 5 décembre 2015.
La marche que les populations de Pahou, mieux le Collectif des Associations de développement de cet arrondissement ont prévue n’a pas été autorisée par l’autorité de tutelle, le maire de Ouidah.
Frustrés, les manifestants se sont repliés devant le Ceg de Pahou où ils ont lu à la presse un pan du contenu de la lettre qu’ils ont adressé au maire et surtout une partie de la réponse du maire représenté par son premier adjoint.
Selon M. Emile Dato représentant le Collectif des Associations de développement de Pahou, « l’interdiction de la marche manque de sincérité et cache une intention non dévoilée ».
En effet, dans la correspondance d’interdiction de la marche le premier adjoint au maire souligne aux manifestants que le processus de lotissement de Pahou qui piétine depuis plus de deux décennies est à présent proche d’un heureux dénouement avec l’approbation du plan d’urbanisme dudit lotissement par les instances compétentes de l’Etat notamment la Commission départementale de l’urbanisme. La mairie, ajoute le premier adjoint au maire, a initié des actions de concertations en direction des acteurs impliqués dans ce lotissement lesquelles ont permis de recueillir des doléances et de se rendre compte des tensions entre différents protagonistes impliqués dans le lotissement de Pahou. « A ce jour, il n’est pas possible d’envisager une marche de protestation contre c e lotissement en raison des tensions perceptibles sur le terrain et donc du risque d’affrontement entre différents groupes ». Ces arguments de la mairie sont balayés du revers de la main par le collectif des associations de développement de Pahou, la mairie a toujours dénoncé à la Commission nationale des affaires domaniales à la Préfecture les malversations et même leurs auteurs. Toutefois, la même mairie a toujours maintenu leurs auteurs dans le système jusqu’à ce jour. Les causes du piétinement du processus demeurent, selon les manifestants qui affirment contester les plans de voiries après leur affichage et surtout le processus d’enquête dit de commodo et incommodo qui n’aurait pas été bien conduit. Le collectif se demande de quelle tension et de quels groupes opposés à la transparence demandées par les populations la mairie parle. Le collectif accuse la mairie de soutenir des groupes contre les intérêts des populations. Il réclame l’application de l’arrêté interministériel portant définition des prescriptions minimales à observer en matière d’opérations de lotissement et des opérations foncières urbaines et remembrement en république du Bénin de mai 2015. Ils réclament également le plan du cabinet Bah Constantin. Les populations n’écartent pas leur détermination à organiser une autre marche dans les prochains jours jusqu’à satisfaction de leurs doléances.