La première chanteuse de la musique moderne d’inspiration traditionnelle au Bénin, Mme Aguidigbadja alias Edia Sophie, a tiré sa révérence vendredi nuit dans la commune d’Abomey, des suites d’une longue maladie, a –t-on appris ce samedi de source proche de la famille éplorée.
Après la mort de l’un des danseurs populaires du Bénin, Octave Nougbodohoué alias Tato, dont la cérémonie d’inhumation a été effective ce samedi, les acteurs du monde culturel, notamment ceux de la musique, pleurent depuis vendredi nuit, la disparition de Mme Aguidigbadja alias Edia Sophie.
Première femme artiste ayant pris le micro avec un orchestre moderne, Mme Aguidigbadja alias Edia Sophie est décédée des suites d’une longue maladie dans la commune d’Abomey malgré l’appui financier de plusieurs bonnes volontés et les autorités du ministère en charge de la Culture.
Sophie Edia a décidé de chanter en 1965, après avoir entendu un morceau fredonné par le feu Nestor Hountondji alias Babakè au sein du Renova Band. Elle le rencontre et lui fait part de son désir de chanter.
A l’époque, il était très mal vu pour une femme de chanter dans un orchestre moderne. Grâce à Dansi Zindjo, percussionniste du Renova, Sophie fait la connaissance du chef d’orchestre, William Basile Cakpo, qui l’intègre immédiatement après avoir écouté sa voix si particulière.
Sophie Edia apporte une révolution dans un système musical assez rébarbatif. Il est en effet difficile à l’époque de faire la différence entre les Super Stars de Ouidah, les Sunny Blacks band ou autres qui jouent tous un même style musical afro-cubain.
Plus tard, Sophie fonde son propre groupe, « le Caméléon Sonore », et enregistre son fameux titre « Gahounga ». Le premier disque 45 tours a été enregistré en 1967 sur le label Philips. Le morceau « Oni Yegue » est un rythme Sakara composé par William Basile et « Misetogbe » est un boléro composé par Séraphin Bassa.
Le deuxième disque, longue durée, a été enregistré en 1973 sur le label Impressions Sonores du Bénin. Les 4 morceaux ont été composés par Toussaint Loko et chantés par Sophie Edia.
Enfin le dernier, a été enregistré vraisemblablement en 1969 sur le label Albarika Store. Le titre « Adjanouvi » (et non comme il est imprimé « De Eglo Kanlhuin ») a été composée par Edia Sophie et demeure jusqu’à ce jour, le plus célèbre morceau de la diva.