(30% d’augmentation du SMIG qui passe de 40.000FCFA à 52.000FCFA avec une exigence pour les employeurs en 2023; 52.000 pour les bas salaires et 500.001 F CFA et plus pour les salaires élevés…)
Six heures, c’est la durée de la séance des Confédérations Syndicales et des Organisations patronales avec le Chef de l’Etat, ce mardi 26 avril 2022 à la Présidence de la République. Les échanges ont duré de 9h à 15h. Le seul point annoncé qu’est la revalorisation des salaires et du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) a fait objet de discussions. Quant aux autres points importants pour les travailleurs, le Ministre d’Etat, Abdoulaye BIO TCHANE a promis les examiner au cours d’une autre séance. Un syndicaliste a fait le point pour le compte de la CSA Bénin.
La séance des Confédérations Syndicales et des Organisations patronales avec le Chef de l’Etat, a effectivement eu lieu ce mardi 26 avril 2022 à la Présidence de la République de 9h à 15h.
On notait la présence des Secrétaires Généraux des trois Confédérations Syndicales représentatives accompagnés chacun d’un membre de leur Bureau. Etaient aussi présents les Présidents du CNP-Bénin et de la CONEB accompagnés d’un membre de leur bureau.
Le Président de la République, Patrice Talon, entouré des ministres d’Etat en charge du Développement et des Finances, les ministres de la Santé, du Travail, de la Justice et ceux en charge de l’Education. Il y avait également le patron du Bureau d’Analyse et d’Investigation (BAI).
Le seul point annoncé qu’est la revalorisation des salaires et du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) a fait objet de discussions. Sur insistance des Organisations Syndicales à inscrire les autres points importants pour les travailleurs, le Ministre BIO TCHANE a promis les examiner au cours d’une autre séance.
La séance a commencé par le mot introductif du Ministre du Développement, Monsieur Bio TCHANE qui a rappelé le point inscrit à l’ordre du jour. Il a exhorté à un échange courtois et convivial.
Après des propos liminaires consacrés à la situation socio-économique impactée par la pandémie, la guerre en Europe, le Président de la République Patrice TALON a lancé les débats autour de quatre questionnements. Il s’agit de :
- A quel niveau convient-il de relever le SMIG au Bénin aujourd’hui ?
- Est-ce qu’il faut maintenir le principe de la hiérarchisation des salaires ou le supprimer ?
- Faut-il consacrer les ressources dégagées par le Gouvernement pour augmenter uniquement les salaires des travailleurs ou peut-on en utiliser une partie pour juguler le chômage des jeunes ?
- Comment améliorer les ressources allouées aux structures en charge des services sociaux vitaux de notre pays ?
Tour à tour, les responsables syndicaux et les responsables d’employeurs ont pris la parole pour se prononcer sur les quatre (04) questions.
A l’issue des échanges, on retient :
Sur la question du SMIG
30% d’augmentation du SMIG qui doit passer désormais de 40.000FCFA à 52.000FCFA avec l’exigence pour les employeurs de souscrire l’assurance santé obligatoire pour leurs salariés à compter du 1er janvier 2023.
Sur la question de la hiérarchisation automatique des salaires
Le Gouvernement estime qu’il ne lui revient pas d’administrer les ajustements de salaires dans les Entreprises privées. Il décide donc de suspendre le principe d’une hiérarchisation automatique des salaires après tout relèvement du SMIG au Bénin. Il laisse chaque employeur en décider selon la politique de l’entreprise. Les Organisations Syndicales ont marqué leur désaccord sur cette option car pour elles, le contexte national exige un maintien de ce principe qui est un acquis important pour les travailleurs.
Sur la question de l’augmentation des salaires, les principes suivants ont été convenus.
Une cagnotte globale serait dégagée et sera répartie entre augmentation de salaires, amélioration de la situation des AME et recrutement des jeunes. Le montant de cette cagnotte n’a pas été communiqué.
Il faut souligner qu’il y a deux (02) niveaux d’augmentation à savoir : dans un premier temps une amélioration du point d’indice pour impacter aussi bien les pensions des retraités que les salaires. Puis une augmentation différenciée des salaires et des pensions par palier de façon à impacter plus fortement les bas salaires et moins fortement les salaires élevés.
Les quatre paliers retenus sont :
-De 52.000 F CFA à 100.000 F CFA
-De 100.001 F CFA à 200.000 F CFA
-De 200.001 F CFA à 500.000 F CFA
-500.001 F CFA et plus
Les pourcentages à appliquer à chaque palier seront examinés au cours d’une autre séance de la commission.
Le gouvernement a évoqué les incertitudes économiques actuelles dans le monde pour s’engager pour le mois de novembre 2022 comme la date d’effet de ces différentes simulations à condition que la situation actuelle évoquée ci-dessus ne s’aggrave.
Avec S.E.