(Vive tension entre propriétaires terriens et des « intouchables » à Setto; la Criet aura bientôt de nouveaux clients)
Que se passe-t-il dans l’arrondissement de Setto dans la commune de Djidja ? Qui veut défier l’autorité pour des questions de parcelles? Sur quoi comptent les auteurs ? C’est entre autres questions qui agitent la population de Djidja ; en premier les victimes d’un vaste domaine estimé à plus de 615 hectares de terre et qui est au cœur d’une polémique dans cette localité du département du Zou.
Plus de 615 hectares. C’est le vaste domaine qui est source d’une vive tension en gestation à Djidja, entre des propriétaires terriens, acquéreurs et un groupuscule qui fait croire à la population qu’il est « intouchable ».
De quoi s’agit-il ?
L’histoire remonte à 2012. Sous le régime du changement. Un géomètre, en sa qualité d’élu communal de la localité aurait décidé d’aider certains étrangers à acheter un vaste domaine de terre dans la dans l’arrondissement de Setto, commune de Djidja. L’élu local aurait essayé de convaincre certains propriétaires terriens afin qu’ils cèdent le domaine aux étrangers qui étaient soutenus par des intermédiaires qui ne sont que des autochtones. Entre autres arguments avancés pour convaincre, ces étrangers seraient venus avec des projets pour développer la localité, avec opportunité d’emplois à la population et implantation d’infrastructures. Des délimitations ont été ensuite faites avec pour conséquences, des champs, des semences saccagés. Toutefois, certains propriétaires du domaine ciblé n’ont pas mordu à l’appât. Les discussions n’ayant pas été concluantes avec tous les concernés du domaine ciblé. Une tension s’en est suivie. Ne pouvant plus supporter la colère des victimes, les « intermédiaires » ont remis un demi-million de FCFA à une frange de propriétaires victimes, le 27 juillet 2012. Dans la décharge, il est écrit qu’il s’agit d’une avance de la vente de terrain à GBEDJAVA. Chose curieuse, le domaine se trouverait à Agbanhounli et le nombre d’hectares dont il est question n’est pas indiqué sur la décharge. «Si l’espace ou le domaine n’est pas estimé ou connu, sur quelle base l’avance est-elle payée ? », se demandent les propriétaires qui se disent aujourd’hui avoir été dupés. Ces propriétaires terriens ont-ils été victimes de leur analphabétisme et inexpérience? A en croire leurs propos, il leur a été plutôt dit en son temps que les cinq cent mille FCFA sont donnés pour dédommagement de leurs semences, anacardiers et champs saccagés sur leur ligne au moment du bornage du vaste domaine. En son temps aussi, les intermédiaires leur auraient fait croire que les bornes implantées devraient être enlevées pour que l’affaire soit close. Et comme cela tardait à venir, certains propriétaires terriens victimes ont porté plainte en date du 23 Août 2012, contre ces intermédiaires. Le Président du Tribunal d’Abomey est saisi de l’affaire avec ampliation faite à la Présidence de la République, à la Préfecture du Zou/Collines et à la Mairie de Djidja, afin que ces intermédiaires procèdent à l’enlèvement effectif des bornes. Selon nos informations, la Présidence de la république a très tôt pris ses responsabilités. Elle a tapé du poing sur la table. L’élu communal (géomètre) interpellé aurait été rappelé à l’ordre. Ayant certainement pris peur, les intermédiaires des étrangers et les propriétaires terriens victimes auraient opté pour un règlement à l’amiable. Le calme était alors revenu et le dossier bouclé selon les victimes.
Rebondissement
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase à l’ère de la rupture, depuis environ quelques jours, une autre équipe dont les membres se disent « intouchables et indétrônables », à en croire des victimes ont à nouveau investi le domaine. Des plaques ont été posées. Et patatras, les propriétaires terriens sont interdits d’accès au vaste domaine de 615 hectares 92 ares et 26 Centiares. Selon les victimes, c’est le Chef quartier territorialement compétent qui a instruit ses gongonneurs à cet effet.
Chose curieuse et bizarre, les nouveaux hommes forts et intouchables qui ont investis le domaine seraient différents de ceux qui étaient au-devant du dossier en 2012. Dans l’arrondissement de Setto, commune de Djidja, les esprits sont surchauffés et la tension est vive. Ne pouvant pas supporter cet état de chose, les propriétaires terriens frustrés crient haro.
Et tout ceci se passe au moment où le gouvernement de la Rupture œuvre depuis 2016, une farouche lutte contre la corruption sous toutes ses formes et dans tous les secteurs. Et pourtant, certains citoyens qui se font croire intouchables refusent de suivre la dynamique en cours au Bénin. Un dossier dont les acteurs sont de sérieux clients pour la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (CRIET).
Et pour éviter des troubles à l’ordre public dans l’arrondissement de Setto, les autorités à divers niveaux devraient prendre leur responsabilité et situer chaque acteur dans ce dossier de plus de 615 hectares de terre au cœur d’une polémique dans la commune de Djidja.
E.A.T.