Au terme d’un match longtemps indécis à Yaoundé, l’Égypte s’est imposée en demi-finale de la CAN 2022 contre le pays organisateur, le Cameroun, jeudi 3 février (0-0, 3 tirs au but à 1). Les Lions indomptables ne réaliseront pas l’objectif qu’ils s’étaient fixés, à savoir un sacre à domicile. Dimanche 6 février, ce sont les Pharaons qui défieront le Sénégal en finale.
20 ans après, le remake n’aura pas lieu. Le Cameroun rêvait de disputer à nouveau une finale de CAN contre le Sénégal, comme en février 2002 à Bamako. Son souhait ne sera pas exaucé. Comme en 1972 lors de la première CAN disputée sur le sol camerounais, les Lions indomptables échouent aux portes de la finale. L’Égypte est sortie victorieuse de cette demi-finale de la CAN 2022, jeudi 3 février.
Il s’agissait des premières retrouvailles entre les Pharaons et les Lions indomptables depuis la finale de la CAN 2017, remportée par ces derniers. Au stade d’Olembé, en banlieue de Yaoundé, les deux nations les plus titrées de la compétition – sept sacres pour l’Égypte, cinq pour le Cameroun – ont livré une bataille accrochée, conclue au bout de la soirée.
Le Cameroun touche deux fois les montants
Devant leur public, ce sont les Camerounais qui ont le mieux entamé ce choc. Vincent Aboubakar et Karl Toko-Ekambi bien pris par la tenaille égyptienne, la meilleure occasion des locaux est venue d’un coup de pied arrêté. Sur un corner botté par Moumi Ngamaleu, Michael Ngadeu a repris le ballon de la tête et touché l’arête de la cage de Gabaski, le gardien de l’Égypte (18e). Quelques instants après, le défenseur camerounais a eu une nouvelle occasion mais a raté sa reprise.
Au cœur d’une seconde période plus équilibrée et où la fatigue s’est fait davantage ressentir, Samuel Oum Gouet a bien failli inscrire un but splendide, d’une reprise sans contrôle à 30 mètres du but égyptien. Mais son énorme frappe a percuté le poteau (70e).
Onana sauve devant Salah, Queiroz exclu
Après un premier acte où ils ne se sont manifestés que par une frappe non cadrée de Mohamed Salah, les Pharaons ont retrouvé un peu leur jeu en seconde période. Et c’est l’inévitable star Salah qui a fait frissonner le stade d’Olembé quand Martin Hongla a raté une passe en retrait. L’attaquant de Liverpool en a profité et tenté de dribbler André Onana, sorti de sa surface. Le gardien camerounais a réussi un tacle efficace au moment où Mohamed Salah s’apprêtait à l’effacer (56e). Une intervention salvatrice saluée chaleureusement par les supporters.
Le temps a défilé, juste rythmé par nombre d’approximations techniques. Finalement, dans une ambiance tendue, on a surtout suivi l’opposition entre l’arbitre gambien, Bakary Papa Gassama, et le staff technique de l’Égypte. Dès le début du match, l’homme au sifflet avait assis son autorité devant Carlos Queiroz et ses adjoints. La sanction a fini par tomber : déjà averti, le sélectionneur des Pharaons a été exclu à la 90e pour contestations répétées. Après une grosse colère, il s’est résolu à rentrer aux vestiaires ; un comble pour celui qui prônait calme et sérénité lors de sa dernière conférence de presse.
Gabaski héros des tirs au but
En prolongation, le Cameroun et l’Égypte sont apparus de plus en plus marqués par la fatigue. Les lignes se sont étirées, les ratés techniques se sont multipliés, et seuls quelques éclairs de Mohamed Salah et des entrants Ramadan Sobhi et Clinton Njie ont fait frissonner les supporters des deux camps. La séance de tirs au but était inévitable, sous les yeux d’un Samuel Eto’o anxieux dans les tribunes.
Très vite, le malheur s’est abattu sur le Cameroun dans cet exercice si difficile pour les nerfs. Harold Moukoudi et James Léa Siliki ont buté sur Gabaski, alors que les Egyptiens se montraient intraitables. Et finalement, Clinton Njie a raté le cadre, précipitant la défaite des Lions indomptables (trois échecs sur leurs quatre tirs). Le Cameroun perd ses illusions tandis que l’Egypte se hisse en finale.
RFI