Plus de deux mois après modification de la loi portant encadrement de l’avortement au Bénin, le clergé revient à la charge. Il vient de prendre des mesures pour décourager l’avortement. «Des structures désormais mises en place sur les diocèses», informe le père Anicet Gnanhoui.
La vie humaine et surtout celle de l’innocent est sacrée et inviolable. C’est la raison principale qui a poussé la conférence épiscopale à déplorer la promulgation du texte lié à la modification de l’encadrement sur l’avortement.
La conférence épiscopale évoque les mesures prises dans les diocèses pour décourager l’avortement. Le père Anicet Gnanhui de la conférence épiscopale du Bénin déplore que « malgré la désapprobation clairement exprimée par les évêques, la loi a été promulguée. Mais cela n’empêche pas la conférence de poursuivre son œuvre ; les évêques continuent d’inviter les hommes et femmes à se laisser interpeller à travers la parole de Dieu ».
Il faut rappeler que, Monseigneur Victor Agbanou Évêque de Lokossa président de la Conférence Épiscopale du Bénin à l’occasion du vote de la loi n°2003-04 du 03 mars 2003 relative à la santé sexuelle et à la reproduction avait eu à notifier que des moyens existent pour remédier à ce mal, des alternatives sûres et fiables que l’on entend solutionner par la légalisation de l’avortement. Vu que l ‘avortement est un acte inhumain qui détruit non seulement la vie du fœtus mais aussi celle de la mère . À plusieurs égards, des mesures de renforcement ont été prises au sein des cadres de l’église catholique.
Entre autres mesures prise par le clergé, selon Anicet Gnanhoui de la conférence épiscopale du Bénin, «pour renforcer ce système, des structures sont désormais mises en place sur les diocèses pour accompagner les filles et femmes en situation de grossesse difficile pouvant conduire à l’avortement. Il y aura également les conditions bioéthiques pour continuer à accompagner les femmes en situation difficile afin que l’avortement ne soit le dernier recours »
Au Bénin, les députés ont procédé, jeudi 21 octobre 2021, au vote de la loi N°° 2021-12 modifiant et complétant la loi 2003-04 du 3 mars 2003 relative à la santé sexuelle et à la reproduction en République du Bénin. Plus de 200 femmes décèdent en silence chaque année des suites d’avortements compliqués et non sécurisés. En 2003, le Bénin a adopté la loi N° 2003-04 du 3 mars 2003 relative à la santé sexuelle et à la reproduction en République du Bénin. Ce texte en son article 17, avait autorisé le recours à l’interruption volontaire de grossesse dans des conditions exceptionnelles notamment quand la grossesse met en danger la vie et la santé de la femme enceinte, lorsque la grossesse est la conséquence d’un viol ou d’une relation incestueuse, ou lorsque l’enfant à naître est atteint d’une affection d’une particulière gravité. La pratique a pris une ampleur inquiétante ces dernières années. Plusieurs femmes se livrent clandestinement aux structures illégales qui leur offre la voie de la mort ou celle des séquelles à vie. Face à ce drame, le Gouvernement du Bénin a porté le débat devant les députés à l’Assemblée nationale. Selon les explications données par le Ministre de la santé, l’objectif visé par le Gouvernement est de sécuriser et encadrer la pratique de l’interruption volontaire de grossesse. En d’autres termes, il s’agit concrètement de permettre à la femme amenée à avoir recours à une IVG pour des raisons précisées par la loi, de le faire dans des conditions qui préservent sa vie. Au-delà de la protection de la santé de la femme qui manifeste le désir d’avorter, c’est toute une batterie de mesures qui est envisagée pour encadrer la pratique qui restera dans tous les cas, un ultime recours. Le sujet a suscité beaucoup de débats et de questionnements de la part des députés, de la société civile et de l’église catholique qui vient ainsi de prendre des mesures idoines dans les diocèses.
Mireine YAHOUNGO