La victoire d’Adama Barrow a été annoncée ce dimanche soir par le président de la Commission électorale indépendante, Alieu Momar Njie. D’après les résultats globaux annoncés, le président sortant l’emporte avec 458 519 (sur quelques 900 000 électeurs). Loin devant son principal concurrent et ancien mentor, Ouseinou Darboe avec 238 253 des voix.
Le sortant Adama Barrow arrivait déjà largement en tête de la présidentielle en Gambie dimanche après publication de résultats partiels provenant de la grande majorité des circonscriptions, au lendemain d’un vote crucial pour une jeune démocratie qui cherche à surmonter son passé dictatorial. Mais ses adversaires ont dit contester ces résultats avant même la proclamation finale, et se réserver « tous les moyens d’action« .
Adama Barrow, dont l’accession à la présidence il y a cinq ans avait mis fin à plus de 20 années de dictature, devançait clairement son principal concurrent Ousainou Darboe dans la quasi-totalité des quelque 40 circonscriptions (sur 53) dont la commission électorale avait communiqué les résultats dimanche en fin d’après-midi.
L’élection, qui a eu lieu samedi, se joue sur un seul tour.
Le camp de M. Barrow a commencé à célébrer dans les rues de Banjul.
« A ce stade nous rejetons les résultats annoncés jusqu’à présent » par la commission, a dit devant la presse Ousainou Darboe, au côté de deux autres des six concurrents.
« Tous les moyens d’action sont sur la table« , a-t-il ajouté en appelant « tous les Gambiens à rester calmes et pacifiques » le temps que des investigations soient conduites. Les représentants de ces candidats présents lors des opérations de comptage ont constaté « un certain nombre de problèmes« , a-t-il dit.
Environ un million d’électeurs d’une jeune démocratie
Les Gambiens se sont pressés en masse dans les isoloirs samedi, et, en guise de bulletin, ont voté avec une bille introduite par un tuyau dans un des bidons aux couleurs et à l’effigie de chaque candidat, procédé institué sous la colonisation à cause d’un illettrisme largement répandu.
Environ un million de Gambiens, sur une population de deux millions, étaient appelés à choisir parmi six candidats, tous des hommes, celui qui dirigera pendant cinq ans le plus petit pays d’Afrique continentale, qui est aussi l’un des plus pauvres au monde.
L’élection était annoncée comme un duel entre le sortant Barrow et l’opposant historique Darboe.
Avec S.E.