La Plateforme Multi-Acteurs de la Migration au Bénin (Pmb), la fondation Friedrich Ebert au Bénin (Fes), l’Association nationale des communes du Bénin et autres acteurs de la question, sont actuellement en réflexion sur le rapport entre la migration et le développement local. C’est à travers un forum des collectivités territoriales sur la thématique, qui se tient du Jeudi 11 au vendredi 12 novembre 2021 à Djougou. C’est le Représentant du préfet de la Donga, Valère Akako qui a officiellement procédé à l’ouverture des travaux.
‘’Discuter des éléments de la politique migratoire touchant le développement local, des contributions des migrants au développement; échanger sur la trilogie Migration-Développement local et enjeux sécuritaires; discuter des approches de solutions pour un meilleur vivre ensemble au Bénin’’. Tels sont entre autres des points focaux sur lesquels les participants se pencheront, conformément à l’objectif global du forum, qui est de contribuer à une meilleure prise en compte des questions migratoires dans le plan de développement des communes. En effet, après avoir rappelé dans son mot de bienvenue que, la Pmb est un creuset composé de plusieurs acteurs de la thématique (Ong, hommes des médias, et acteurs de recherches scientifiques), le représentant de ladite plateforme, Antonin Houngbadji a d’abord rappelé qu’elle a vu le jour en novembre 2019, sous la houlette de la Fondation Friedrich Ebert. Il a ensuite précisé quelques actions consenties par la Pmb depuis sa création. Il s’agit selon lui du document de planification stratégique triennal, la réalisation du ‘’Guide d’accueil, d’installation et d’assistance aux Migrant.e.s en République du Bénin’’ ; la réalisation d’un document sur les incidences de la Covid 19 sur les travailleurs migrants des secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et du commerce au Bénin. Revenant sur l’objectif du forum, il martèle, «Il s’agira pour nous d’examiner les interactions entre la migration et le développement local. Il commence par les tendances actuelles du phénomène, en mettant en évidence les canaux par lesquels les flux migratoires internationaux peuvent contribuer au développement des régions de départ. Il présente une grille d’analyse de l’impact migratoire sur le développement (sous forme de cycle migratoire) et évoque certains aspects essentiels du débat sur ce sujet – fuite des cerveaux, affectation des fonds transférés et réseaux de la diaspora. Il s’achève par des recommandations sur les politiques à suivre pour maximiser les gains potentiels de la migration ». Il n’a pas manqué d’exprimer sa gratitude à la Fes pour ses appuis quotidiens, pour des impacts positifs et durables des actions de la Pmb sur la thématique, sans oublier tous les participants à ce forum, qui ont sacrifié de leur temps pour la cause commune.
Pour sa part, M. Gentil Pierre Kadja, représentant de la FES, a fait savoir que la Fes est une fondation politique allemande, fondée en 1925 et porte le nom du premier Président allemand élu démocratiquement, Friedrich Ebert. Il ajoute qu’elle est résolue à faire progresser le développement socio-politique et économique dans l’esprit de la démocratie sociale par le biais de l’éducation civique, de la recherche et de la coopération internationale avant de signaler que le thème dudit forum est bien en phase avec les objectifs de la fondation. «Quelles politiques de développement, d’un Etat ; souverain soit-il, ne vont pas intégrer le phénomène de la migration et quelles politiques migratoires d’un pays écarteraient les collectivités territoriales ? Je prends le risque d’affirmer à la lumière de ces préoccupations que toutes politiques migratoires qui écartent les élus locaux seraient vouées à l’échec… », a-t il évoqué.
Le Représentant de l’Ancb, Éric Tindo très séduit des résultats attendus des assises a pris l’engament de suivre les débats pour permettre à sa structure d’intégrer désormais dans son cahier de charges la thématique et les grandes résolutions qui y découleront.
Dans son mot d’ouverture le Représentant du préfet de la Donga, Valère Akako a laissé entendre que dans les pays d’accueil, les migrants ont besoin de s’intégrer ou d’être intégrés, de trouver du travail sans discrimination et de pouvoir jouer un rôle dans le développement de leur pays d’accueil. «C’est dans cette droite ligne et conscient de ce que les migrations sont une source capitale de développement à exploiter, que le gouvernement du Bénin a su prendre un certain nombre de dispositions. Ainsi, pour améliorer la gestion de ses frontières, il s’est doté d’une Politique nationale de développement des espaces frontaliers (Pndef), sous l’égide de l’Agence Béninoise de gestion intégrée des espaces frontaliers qui assure sa mise en œuvre. Il définit les priorités d’investissements adéquats que se fixe le Bénin afin de sécuriser ses frontières et de promouvoir le réel développement économique et socioculturel des espaces frontaliers. C’est alors que la vision à long terme du gouvernement serait de faire de ces zones, de véritables espaces de développement positif et durable et de bon voisinage avec les pays limitrophes ou non, des zones où les conditions de vie des populations sont nettement améliorées. A cette politique s’ajoute l’élaboration par le Gouvernement de la Rupture du document de ‘’Politique migratoire du Bénin’’», a-t-il clarifié. Après avoir remercié les organisateurs et la Fes pour le choix porté sur son territoire, il a officiellement déclaré ouvert les travaux. Notons que des communications et panels sont attendus au cours de ces assises de Djougou.
A.C.C.