L’ancien Premier ministre ivoirien Guillaume Soro est condamné mercredi 23 juin à la prison à vie par la Cour d’assises du tribunal d’Abidjan.
Guillaume Soro était jugé par contumace pour des faits qui remontent à 2019.Deux autres de ses proches en exil avec lui, son directeur de communication Toure Moussa et l’ex-ministre Affousiata Lamine Bamba ont écopé de 20 ans de prison.Souleymane Kamagaté dit Soul to Soul, chef de protocole est condamne à la même peine. Guillaume Soro, qui a aussi été président de l’Assemblée nationale de 2012 à 2019, était poursuivi pour « pour atteinte à la sûreté nationale ».
Condamné à perpétuité
Le procureur avait requis la perpétuité dans ce procès qui a débuté le 16 mai dernier.
Selon l’ordonnance de renvoi devant le tribunal criminel d’Abidjan, Guillaume Soro et 19 de ses proches étaient accusés de « complot », « tentative d’atteinte contre l’autorité de l’Etat » ainsi que de « diffusion et publication de nouvelles fausses jetant le discrédit sur les institutions et leur fonctionnement, ayant entraîné une atteinte au moral des populations ».La condamnation et la peine d’emprisonnement à vie ont été prononcées mercredi.
Des « actes subversifs »
La cour a également ordonné la confiscation des biens de Guillaume Soro et de ses 19 coprévenus, ainsi que la dissolution de son mouvement, Générations et peuples solidaires (GPS), accusé de se livrer à « des actes subversifs ». Elle a ordonné aux condamnés de payer solidairement un milliard de francs CFA (150 millions d’euros) à l’État ivoirien. « Pour lui, ce sera la prison à perpétuité », avait déclaré en octobre le président Alassane Ouattara au sujet de Guillaume Soro, son ancien allié.
L’ex-président Premier ministre et ancien président de l’Assemblée nationale était accusé d’avoir fomenté avec ses partisans une « insurrection civile et militaire » visant à renverser le pouvoir lors de son retour avorté en Côte d’Ivoire en décembre 2019, dix mois avant l’élection présidentielle d’octobre 2020.
Guillaume Soro, 49 ans, qui vit en exil, et ses coaccusés étaient accusés de « complot », « tentative d’atteinte contre l’autorité de l’État » ainsi que de « diffusion et publication de nouvelles fausses jetant le discrédit sur les institutions et leur fonctionnement, ayant entraîné une atteinte au moral des populations ».
Condamnation passée
Chef de la rébellion qui contrôlait la moitié Nord de la Côte d’Ivoire dans les années 2000, Guillaume Soro avait aidé militairement Alassane Ouattara à accéder au pouvoir lors de la crise post-électorale de 2010-2011 face au président sortant Laurent Gbagbo, qui refusait d’admettre sa défaite dans les urnes.
Après la victoire, Guillaume Soro était devenu le premier chef du gouvernement d’Alassane Ouattara, puis avait été nommé en 2012 président de l’Assemblée nationale, poste qu’il a occupé jusqu’en 2019.
Mais les deux hommes se sont peu à peu brouillés, jusqu’à la rupture consommée début 2019, en raison, selon les observateurs, des ambitions présidentielles de Guillaume Soro.
En avril 2020, Soro avait déjà été condamné à 20 ans de prison pour recel de détournement de deniers publics pour avoir tenté, selon la justice, de s’approprier une résidence achetée par l’État pour le loger lorsqu’il était Premier ministre. Cette condamnation avait justifié l’invalidation quelques mois plus tard de sa candidature à la présidentielle.
Qui est Guillaume Soro?
Chef rebelle dans les années 2000, Guillaume Kigbafori Soro a gravi les échelons devenant Premier ministre sous Ouattara avant de finir par présider l’Assemblée nationale ivoirienne. Il vit en exil depuis 2019 en France. A 49 ans, M. Soro était jugé par contumace, ainsi que cinq de ses partisans.
Avec AFP