150 personnes à bord , aucun espoir de trouver des survivants

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Un Airbus A320, avec 150 personnes à bord, d’une filiale low cost de la compagnie allemande Lufthansa, s’est écrasé mardi dans une zone très difficile d’accès du sud des Alpes, où il n’y a quasiment aucun espoir de trouver des survivants.

L’avion, qui effectuait une liaison entre Barcelone (Espagne) et Düsseldorf (Allemagne) pour la compagnie Germanwings, transportait 144 passagers et six membres d’équipage, ce qui en ferait la pire catastrophe aérienne sur le territoire français depuis plus de 30 ans.

L’appareil s’est écrasé entre Digne et Barcelonnette (Alpes-de-Haute-Provence), dans la vallée de la Blanche, loin de toute habitation ou route d’accès. Une des boîtes noires de l’appareil a été retrouvée et va être transmise au Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), chargé des investigations techniques.
« Pour l’instant, il n’y a aucune trace décelée d’une personne ayant survécu au crash », a assuré dans l’après-midi le général David Galtier, qui dirige la région de gendarmerie de Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Sur place, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a souhaité rester prudent, en l’état des recherches et de l’enquête, indiquant à la presse: « Il y a peu d’espoir qu’il y ait des survivants. »
– Survols interrompus pour la nuit –
Une chapelle ardente et un PC opérationnel ont été installés à Seyne-les-Alpes. Sur un grand pré servant d’aérodrome dans ce village fortifié, réputé comme centre de vol à voile, une dizaine d’hélicoptères ont effectué des survols de la zone de l’acident, qui devaient reprendre mercredi au lever du jour, après leur interruption due à la nuit.
Plus de 300 sapeurs-pompiers ont été mobilisés, et autant de gendarmes dont les spécialistes du peloton de haute montagne (PGHM) selon le ministre de l’Intérieur, qui a évoqué des « moyens exceptionnels d’enquête et de secours ».
Le survol du secteur a été interdit par arrêté préfectoral.

Il y avait 67 Allemands à bord de l’A320, dont 16 lycéens d’Haltern (nord-ouest de l’Allemagne) rentrant d’un séjour linguistique. La vice-présidente espagnole a évoqué « 45 passagers (qui) portaient des noms de famille espagnols ».
La cause du drame n’était pas établie en début de soirée. « Aucune hypothèse ne peut bien sûr être écartée », a dit le Premier ministre, Manuel Valls, en début d’après-midi. Une responsable de la Lufthansa à Barcelone a souligné: « A ce stade, nous considérons qu’il s’agit d’un accident et toute autre chose relèverait de la spéculation. »
L’avion, qui avait 25 ans mais avait subi une grosse révision « à l’été 2013 » d’après la compagnie, était visiblement bien trop bas. Il s’est écrasé vers 1.500 mètres, dans une zone où les sommets culminent à 3.000 mètres.

La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a indiqué avoir déclaré le vol en détresse à 10H30, alors qu’elle n’avait plus aucun signal radar de l’avion ni contact avec l’équipage, qui n’a pas lui-même émis de message de détresse.
François Hollande a téléphoné à la chancelière Angela Merkel, « bouleversée », qu’il accueillera mercredi sur les lieux de la catastrophe, de même que le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy.
Le président a également reçu le roi d’Espagne Felipe VI, qui entamait mardi une visite à Paris, finalement annulée en raison de la catastrophe. Manuel Valls a suspendu pour 24 heures sa campagne en vue du second tour des élections départementales.
« C’est un jour noir pour l’Allemagne, l’Espagne et la France », a résumé l’ambassadeur d’Allemagne en France, Mme Susanne Wasum-Rainer.

– Comme « dans un mur » –

Sur place, beaucoup d’habitants confiaient n’avoir rien vu ni entendu de la catastrophe, qui s’est produite dans une zone isolée. Jean-Christophe, un éleveur, a toutefois indiqué à RTL avoir « vu des bouts d’avion, la fumée », sur des lieux qu’il dit bien connaître pour y emmener ses vaches au printemps et à l’automne.
L’appareil « a tapé comme s’il tapait dans un mur parce que là où il a tapé c’est raide comme la main, il est arrivé en plein dedans et il a explosé complètement, il n’y a vraiment plus rien », a-t-il commenté.

Airbus a dit envoyer une équipe d’experts sur place. Les titres du groupe, comme de Lufthansa, ont été en forte baisse après l’annonce de la catastrophe.
Le dernier accident d’importance en territoire métropolitain est l’accident du Concorde d’Air France, le 25 juillet 2000, qui s’était écrasé juste après son décollage de Roissy, tuant 113 personnes.

Pour retrouver un aussi lourd bilan, il faut remonter au 1er décembre 1981 quand un avion d’une compagnie yougoslave avait percuté une montagne près d’Ajaccio (Corse-du-Sud), faisant 180 morts.