(« Les élections sont terminées…c’est ensemble nous allons construire notre pays dans la concorde, dans l’unité nationale, dans la paix et dans la sécurité… », a-t-il dit)
Les élections présidentielles d’avril 2021 sont terminées… La Cour constitutionnelle a donné les résultats définitifs mercredi 21 avril 2021 confirmant la victoire du président sortant Patrice Talon qui prêtera serment pour un second mandat le 23 mai prochain. « C’est ensemble nous allons construire notre pays dans la concorde, dans l’unité nationale, dans la paix et dans la sécurité… », a-t-il déclaré le président réélu dans une déclaration qui fait suite à la proclamation des résultats de la Cour constitutionnelle. Voici l’intégralité de la réaction du président Talon.
« Je veux, pour commencer, au nom de ma colistière, madame Mariam Chabi Talata, au nom des partis politiques qui ont porté notre candidature, qui ont soutenu notre candidature, au nom de tous ceux qui ont été actifs dans la campagne, exprimer ma gratitude, ma reconnaissance à ceux qui ont porté leur choix sur le duo Talon-Talata. Je voudrais leur exprimer sincèrement notre reconnaissance pour avoir donné un sens à notre projet, pour avoir cru en notre projet et donner au duo cette victoire si belle.
Je voudrais aussi dire merci, féliciter les autres concurrents. Je veux citer monsieur Alassane Soumanou et son colistier monsieur Paul Hounkpè, monsieur Corentin Kohoué et son colistier Iréné Agossa, pour leur parcours, pour leur sens de patriotisme et de démocratie et les saluer pour cela et dire combien le peuple béninois, à travers ces élections qui se sont passées de manière relativement pacifique, que le peuple béninois est fier de ces acteurs politiques, de ces candidats ; soit, c’est mon sentiment. Parce qu’en dépit des circonstances dans lesquelles les élections se sont passées, les menaces, les intoxications que nous avons connues, que nous avons vues, les violences auxquelles nous avons assisté, malgré tout cela, plus de la moitié des électeurs sont sortis, sont allés aux urnes et ont exprimé leur choix. C’est quelque chose qu’il faut souligner et qu’il faut saluer. Et pour cela, je voudrais remercier mes compatriotes, les uns et les autres, quelles que soient les opinions, quels que soient les bords politiques de chacun et dire qu’ensemble nous venons de passer une étape majeure dans notre histoire, parce que depuis cinq ans, nous avons entamé des réformes difficiles, des réformes qui ont mis à l’épreuve les uns et les autres. Nous avons, année après année, jusqu’à ces élections-ci, montré combien nous tenons à avancer, à ne pas faire de l’immobilisme, à ne pas nous accrocher à nos acquis parce qu’ils ne nous ont pas permis de nous développer, de satisfaire nos besoins, nos attentes depuis fort longtemps. Ne pas s’assoir sur nos acquis de fonctionnement, de démocratie, de liberté, d’engagement et voir en nous ce qui peut nous permettre de passer ce cap-là.
Enfin, de renouer avec le progrès. Le développement est quelque chose qui pour moi est à l’honneur de nous tous. Ce que nous avons fait ensemble est notre mérite commun à nous tous. Et le vote que nos concitoyens viennent de faire est pour moi le signal d’une adhésion à notre effort commun, le signal qu’ensemble nous pouvons aller encore beaucoup plus loin. C’est bien pour cela donc que je viens de dire tout à l’heure que je voudrais adresser ma reconnaissance, ma fierté, à tous les béninois et dire que maintenant les élections sont terminées, que c’est ensemble que nous allons construire notre pays dans la concorde, dans l’unité nationale, dans la paix et dans la sécurité. Et c’est pour cela que je voudrais en ce jour si mémorable où une nouvelle dynamique va s’installer à la suite de ce qui est en cours, dire que ce qui s’est passé est fort regrettable et que nous n’avons pas le droit de le banaliser même si nous sommes prêts à aller au-delà et qu’il va falloir, les uns et les autres, faire ce qu’il faut pour cela ne se répète plus jamais. Ça devient un peu récurrent et nous nous amusons à ce jeu-là qui est dangereux pour la nation, pour notre unité, pour notre intégrité individuelle et pour l’intégrité de toute la nation. Je saisis l’occasion de mon adresse à nos concitoyens pour saluer notre comportement aux élections, la majorité ; pour aussi dénoncer et reprocher à ceux qui s’amusent à ce jeu que c’est effectivement très dangereux et que nous ne laisserons plus faire et que ceux qui ont été auteurs ou instigateurs de ces gens de choses vont devoir en répondre. C’est bien de prôner la concorde, la bonne ambiance, le bon vivre ensemble mais il faudrait aussi parfois mettre le doigt sur ce qui ne va pas et agir de sorte que ça ne répète pas ou que ça ne devienne pas quelque chose d’habituel. Nous venons de loin et nous irons très loin. Maintenant, chacun devra voir les effets de notre effort commun dans sa maison, dans son bien-être personnel. Cela peut paraître immense mais pour moi, ce sera aisé, ce sera facile parce que maintenant on sait faire. Maintenant, nous avons vu que nous avons la capacité, nous avons la rigueur qu’il faut, le sérieux qu’il faut pour satisfaire nos attentes les unes après les Je voudrais adresser tout particulièrement un message de fierté à madame Mariam Chabi Talata qui, pendant ces campagnes-ci, a pu révéler aux uns et aux autres, au Bénin tout entier que nous avons eu tort d’avoir mis à l’écart, semble-t-il, un peu trop longtemps, notre moitié, la moitié de chacun, la moitié du Bénin tout entier. Je voudrais lui adresser mes félicitations, mon admiration et dire que les cinq ans qui arrivent vont la révéler d’avantage. C’est mon espoir. Et ainsi révéler notre moitié, nos moitiés, révéler la gent féminine, les femmes béninoises.
Finir par remercier également les médias, la presse nationale et internationale pour leur professionnalisme même si on peut faire un certain reproche à certains. Mais bon, c’est derrière nous. Notre développement ne dépend pas de ceux qui nous regardent de loin, de ceux qui ne comprennent rien à ce que nous faisons ou bien alors de ceux qui s’offusquent de notre dignité parce que désormais nous savons que nous ne sommes pas rien. Les béninois sont respectables, ont une dignité, savent où ils vont. Je veux simplement leur dire, à cette presse là, qu’ils gagneraient à attendre, à voir où nous allons et à constater ce que nous avons fait comme chemin en terme de développement. Même s’ils peuvent nous juger par rapport à leur référence personnelle – je suppose qu’ils sont de bonne foi – le professionnalisme requiert qu’on regarde ce qui se passe chez celui qu’on observe avant de porter un jugement. C’est trop facile. Mais nous ne prenons pas mal tout ce qui dit.
Pour nous, c’est de nature à nous galvaniser, à nous regarder davantage, à voir s’il y a une part de raison, une part de vérité, une part de série de ce qui est dit. Quand on le constate, nous nous corrigeons chaque fois. Pour ma part, je donnerai le meilleur de moi-même davantage. Je m’attellerai à corriger mes insuffisances, à m’améliorer. Ce n’est pas parce que mes concitoyens m’ont renouvelé leur confiance que j’ai l’assurance que tout est parfait. Je m’emploierai à améliorer ma façon de gérer, de conduire l’équipe qui a été en place, qui est place et qui sera en place. Je suis convaincu, je vais œuvrer pour cela. Convaincu que le Bénin¸ sous peu, va être un très grand pays, un respectable, un pays de développement, un pays d’émergence.
Le développement, c’est d’abord le bien-être individuel et ça commence par le bien-être collectif. Il faut que ce qui est nécessaire à la collectivité pour que chacun, dans ce qu’il sait faire, dans ce qui est de ses capacités intrinsèques, puisse se développer, s’épanouir à partir de là. Nous nous sommes attaqués à notre bien-être collectif, à tout ce qui est nécessaire pour notre développement collectif, les infrastructures, les réformes, par rapport à nos comportements, l’administration, les routes, l’eau et l’électricité, les ingrédients nécessaires au développement. Et nous avons, pendant la campagne, dit combien ce que nous avons fait, peut nous permettre maintenant de nous attarder, de mettre l’accent sur ce qui va impacter chacun individuellement. Nous en avons les moyens, nous savons le faire, nous avons la bonne volonté et nous allons passer les cinq années à venir à travailler dans ce sens afin que chacun ne se contente pas seulement de voir que le pays globalement progresse, que globalement le pays est beau ; mais que chacun chez lui dans son bien-être individuel, commence à voir davantage les effets du développement.
Je ne vais pas me retirer sans adresser un message de fierté, de reconnaissance à l’endroit des forces de sécurité et de défense qui ont été formidables, professionnelles. Ces agents ont géré la situation que tout le monde connait. Ils nous ont permis de tenir l’élection sur presque toute l’étendue du territoire national. Ils ont du mérite ; c’est des héros. Je suis allé rendre visite à ceux d’entre eux qui ont été blessés et à nouveau je veux leur dire que la nation leur est reconnaissante, que la nation fera tout ce qu’il faut pour leur apporter les soins nécessaires quel que soit le prix afin que nul ne garde les séquelles trop longtemps.
S’ils n’avaient pas été suffisamment protégés, on aurait décompté beaucoup de mort parmi eux. Mais les moyens de protection leur ont permis d’échapper à la mort. Beaucoup sont blessés gravement. Nous sommes certains qu’ils s’en sortiront tous. Ces héros-là, je voudrais, avec vous, les saluer. Merci ».
Transcription : (Avec L.P.)
