Selon les derniers résultats partiels quasi-complets, le président portugais sortant, le conservateur modéré Marcelo Rebelo de Sousa, a été réélu ce dimanche au premier tour de la présidentielle.
La victoire de Marcelo Rebelo de Sousa n’est pas surprenante et plutôt confortable. Le président sortant était le favori du scrutin de ce dimanche. Selon les résultats partiels quasi-complets, et comme le prévoyaient les sondages réalisés avant l’élection, il devance l’ex-eurodéputée socialiste Ana Gomes et le populiste d’extrême droite André Ventura. La présence de l’extrême droite est une première depuis la chute de la dictature de Salazar en 1974.
Les Portugais avaient d’ailleurs manifesté leur intention de voter ce dimanche, jugeant essentiel de faire barrage à une minorité devenue envahissante et à des thèses antidémocratiques. Mais le taux de participation en milieu d’après-midi était légèrement inférieur à celui d’il y a quatre ans, rapporte notre correspondante à Lisbonne, Marie-Line Darcy. L’explosion des cas de coronavirus que connaît actuellement le Portugal, dont les 10 millions d’habitants sont soumis depuis une dizaine de jours à un deuxième confinement général, et la victoire annoncée du président sortant ont pu contribuer à une certaine démobilisation.
Une abstention élevée
Le taux d’abstention se situerait ainsi aux alentours de 61%, selon les dernières projections, contre un record de 53,5% établi en 2011 lors de la réélection du prédécesseur de Marcelo Rebelo de Sousa. Les analystes redoutaient une abstention bien plus importante, pouvant même dépasser les 70%.
L’actuel chef de l’Etat, un ancien professeur de droit de 72 ans, devenu célèbre en tant que commentateur politique à la télévision, a obtenu 61,3% des voix, selon des résultats partiels portant sur 98,8% des circonscriptions. Ce dernier a compté avec les voix de sa famille politique du PSD, parti social-démocrate, du parti conservateur le CDS mais aussi d’une frange de l’aile centriste du parti socialiste.
Le parti socialiste qui officiellement n’a pas soutenu la candidate de sa famille politique Ana Gomes qui s’est présentée sans étiquette. La diplomate sort de justesse son épingle du jeu, en arrivant deuxième du scrutin avec 12,5% des suffrages. Elle devance in extremis le candidat d’extrême droite André Ventura, qui comptait à ce stade 11,9% des voix.
Le fondateur parti antisystème « Chega » (« ça suffit ») aurait ainsi manqué son objectif de se placer au deuxième rang, mais son résultat semble tout de même confirmer la progression du populisme de droite dans un pays qui, encore récemment, faisait figure d’exception au plan international. Mais André Ventura pourrait mettre à profit son résultat pour élargir sa base en vue des municipales d’octobre prochain.
Quant à Marcelo Rebelo de Sousa, surnommé le « président des affects » ou « Marcelo des selfies » en raison de son penchant pour consoler les gens ou se faire photographier avec qui le souhaite, démontre une fois de plus l’étendue de sa popularité. Les résultats officiels seront communiqués dans la soirée, au fil du dépouillement des bulletins.
RFI