(L’ex 1er adjoint au maire, Adimi Victor, Lantokpode Daniel, le douanier Zamenou et autres déposés en prison hier)
Plusieurs conseillers communaux d’Abomey-Calavi, des personnalités et hauts cadres, préfets du département de l’Atlantique et ancien ministre de la décentralisation, Géomètres, huissiers de justice, notaires, opérateurs économiques et journalistes sont dans une situation inconfortable. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, cession illégale de réserves administratives et associations de malfaiteurs.
Ils sont au nombre de trente-sept, les conseillers communaux d’Abomey-Calavi convoqués par le Procureur du tribunal de première instance d’Abomey-Calavi. Seul, le conseiller communal élu député à l’Assemblée nationale n’est pas au rendez-vous. Lundi soir, trois Chefs d’Arrondissements, le maire Bada et dix personnes sont déposés en prison. Jeudi 10 décembre, l’ex premier adjoint au maire et deux autres sont aussi déposés à la prison civile d’Abomey-Calavi dans ce dossier scabreux. Lundi, au moins quinze personnes ont été mises sous convocation pour des raisons d’enquête judicaire. Des convocations continuent-elles d’être adressées à toute personne impliquée dans cette affaire de fin d’année.
Selon les recoupements, les autorités incarcérées à la prison civile d’Adjagbo pour cette affaire de 39 hectares de domaine livrent des secrets. Les personnes déposées à la prison civile d’Adjagbo seront à nouveau présentés au Tribunal de première instance de la même ville le vendredi 15 janvier 2021.
Réserves administratives morcelées et partagées
Le maire Georges Bada, des chefs d’arrondissements, des conseillers communaux, des responsables de commission en charge du morcellement des réserves administratives auraient eu droit à
A Calavi, pour cette affaire de 39 hectares, des parcelles ont été vendues ou conservées par des inculpés. C’est d’ailleurs ce qui justifie la cinquantaine de personnalités écoutées lundi par le procureur d’Abomey-Calavi, en présence des nouveaux bénéficiaires des réserves administratives. Parmi les concernés, journalistes, hommes d’affaires, opérateurs économiques, notaires et huissiers de justice qui ont acquis lesdites réserves administratives. C’est la désolation totale dans le rang des acquéreurs de ces parcelles. Ils ont compris au fil des jours, qu’ils doivent désormais vider les lieux déclarés domaine public après avoir été déjà confrontés à des plaques implantées devant leur domicile sur lesquelles il est inscrit « Réserve Administrative ».
Le rappel des faits permet d’apprécier les conséquences de l’acte posé par l’équipe de Georges Bada. De sources concordantes, une collectivité réclamait à la première mandature du conseil communal d’Abomey-Calavi, trente-neuf hectares de parcelles comme sa propriété dans la coopérative de la zone des palmeraies (ZOPA). Et pour avoir gain de cause, elle aurait mis une pression terrible sur l’ancienne équipe de la mairie présidée par Liamidi Houénou de Dravo pour son dédommagement. Mais cette mandature n’a pas cédé. Au cours de la deuxième mandature du conseil communal d’Abomey-Calavi, le maire Patrice Hounsou-Guèdè a saisi d’une plainte un juge d’instruction qui, par la suite, a rendu une ordonnance interdisant ce dédommagement en attendant d’y voir clair. Mais contre toute attente, la troisième mandature du conseil communal a autorisé le morcellement des réserves administratives pour dédommager ladite collectivité dans la ZOPA, défiant ainsi une décision de justice. Un acte jugé très grave par les autorités judiciaires.
En effet, l’organe exécutif présidé alors par le Maire Georges Bada aurait envoyé une lettre de retrait de plainte de la mandature précédente visant à empêcher la poursuite de l’instruction du dossier et à dédommager la famille. La voie a été ainsi ouverte au morcellement et au partage des réserves administratives. La suite de l’affaire érserve d’autres surprises.
S.E.
