Le PRD appelle à un dialogue national inclusif « mouvance-opposition-société civile » dans un contexte responsable en vue d’aboutir à des décisions muries et consensuelles pour la réalisation de la liste électorale permanente informatisée ( Lépi). Lire le communiqué de la direction exécutive nationale.
La Direction Exécutive Nationale (DEN) du Parti du Renouveau Démocratique (PRD) s’est réunie en séance ordinaire les 9 et 12 Novembre 2014, sous la présidence effective du président du parti, Maître Adrien HOUNGBEDJI, pour l’examen de plusieurs points dont l’analyse de la situation socio-politique actuelle de notre pays et de la sous-région.
A l’issue de cette réunion, le PRD se doit de réaffirmer ses positions par rapport à la crise que traverse notre pays :
1 -Du cadre de concertation des présidents des Institutions de la République
La LEPI souhaitée en avril 2009 par les acteurs politiques, la société civile et tout le peuple béninois s’est révélée chaotique et non opérationnelle au point où le président de la République, chef de l’Etat a presque avoué avoir été mal élu en mars 2011.
Cet aveu qui vient renforcer et légitimer toutes les appréhensions émises à ce sujet par les uns et les autres, notamment par l’opposition au régime en place (opposition incarnée sans discontinuité par le PRD) a conduit à prêter une attention plus soutenue à la correction et à l’apurement de la LEPI querellée, véritable instrument des mascarades électorales de 2011.
Face à cet état de chose, le PRD, fidèle à sa ligne et à ses valeurs, a initié, sous l’égide de ses représentants à l’Assemblée Nationale, des propositions de loi devant permettre de rectifier le tir et de doter notre pays d’une liste électorale consensuelle et fiable, facteur de transparence et de crédibilité des élections. Cependant force est de constater que le pouvoir exécutif et son chef, en l’occurrence le Président de la République, ont préféré pendant plus d’un an, se garder d’accompagner l’organe de supervision de la correction de la LEPI en le privant des moyens adéquats pour son fonctionnement, faisant courir au pays le risque de non tenue des élections.
Fort heureusement, l’émission télévisée du président du PRD le 21 septembre 2014 sur « zone franche » de Canal3 a réveillé le peuple et sorti la classe politique de sa léthargie. Depuis cette date, outre les apports de fonds accordés au COS-LEPI, le président de la République a fait l’option de résoudre les problèmes posés à la nation dans un cadre nommé « cadre de concertation des présidents des Institutions de la République ».
Un tel cadre est inadapté pour résoudre les problèmes multiformes posés à la Nation et constitue en réalité un espace de diversion et de fuite en avant, car les véritables forces politiques d’opposition et la société civile ont été mises à l’écart. A preuve, malgré ces pseudos concertations, les travaux du COS/LEPI continuent d’accuser du retard : l’enregistrement complémentaire et l’affichage censés démarrer le 12 Novembre ont déjà pris Trois (3) jours de retard. Cette situation entache la crédibilité des délais d’opérationnalité du fichier électoral annoncé.
Le PRD pour sa part, entend rappeler sa position de départ: la nécessité d’un dialogue national inclusif « mouvance-opposition-société civile » dans un contexte responsable et non folklorique, en vue d’aboutir à des décisions muries et consensuelles.
Ce dialogue national que le PRD continue d’appeler de tous ses vœux devra donc prendre en compte tous les acteurs politiques et sociaux majeurs de notre pays, notamment l’opposition et la majorité présidentielle mais aussi les forces vives de notre nation. Nous espérons que nos légitimes revendications trouveront un écho favorable auprès du gouvernement et que notre démocratie malmenée et bafouée depuis bientôt une décennie en sortira régénérée.
2- De la marche à Cotonou des forces politiques et sociales du Mercredi 29 Octobre 2014.
Diverses tentatives de dissuasions de la part des pouvoirs publics avaient précédé la tenue de cette marche. Moins de 72 heures avant, le Président de la République, lui même en était encore à appeler ouvertement à son boycott.
Que dans ces conditions les observateurs aient dénombré au moins 5.000 participants, cela représente un franc succès pour les organisateurs que nous tenons à saluer à la hauteur de la performance réalisée.
Nous voudrions également louer l’implication de plusieurs partis et organisations de la société civile. La participation populaire aurait surement été plus massive si l’organisation avait été plus inclusive.
Il est à déplorer que toutes les forces politiques opposées à la politique du gouvernement n’y aient pas été associées.
Il serait souhaitable qu’à l’avenir l’organisation soit étendue à toutes les forces véritablement démocratiques qui luttent pour la tenue à bonne date des diverses élections avec une liste électorale fiable. Car, le chemin peut être plus long et plus difficile qu’on ne l’imagine ; aujourd’hui la convergence de toutes ces forces peut s’avérer nécessaire.
L’impact n’en serait que plus grand et devrait conduire à des victoires plus décisives sur l’autocratie de Yayi BONI.
Nous ne saurions non plus, manquer de souligner le changement d’attitude des forces de l’ordre de notre pays. Elles ont encadré la marche du début jusqu’à la fin alors qu’elles étaient plutôt habituées à interdire, voire réprimer ce genre de manifestations.
Nous les en félicitons.
Leur comportement nouveau consacre la victoire des positions toujours soutenues par le PRD à l’occasion des marches pacifiques organisées par le passé. Puisse cela augurer d’un avenir définitivement républicain et démocratique de la part des forces de l’ordre.
3-Des évènements du BURKINA FASO
Les évènements survenus au Burkina Faso les 29 et 30 octobre 2014 sont de la plus haute portée historique pour le peuple frère burkinabé, et pour tous les peuples d’Afrique épris de liberté et de démocratie.
Le peuple burkinabé, debout comme un seul homme, et dans l’union sacrée de toutes ses forces vives, (partis politiques d’opposition, société civile, armée, etc …) , a mis à terre un Chef d’Etat, Blaise Compaoré, qui se croyait immuable et affranchi des fondamentaux de la démocratie, que sont l’alternance au pouvoir, la limitation des mandats et le respect des droits et libertés.
À l’instar de toutes les forces démocratiques d’Afrique, le PRD salue le combat historique et la victoire du peuple burkinabé, et l’encourage à traduire cette victoire par l’instauration d’une transition réussie, prélude à des élections libres et transparentes.
Le PRD invite les autorités de notre pays, et en particulier le Chef de l’Etat Dr Yayi Boni, à tirer toutes les leçons des évènements survenus au Burkina Faso, en renonçant à toute velléité de modification de notre Constitution, et en organisant à bonne date, sans entrave, fraude ou subterfuge, les élections communales, municipales et locales, législatives et présidentielles dans notre pays, le Bénin.
Le PRD appelle tout le peuple béninois à une vigilance accrue. Il invite toutes les forces politiques, la société civile et tous les citoyens épris de démocratie, et de liberté, à conjuguer leurs efforts pour barrer la route à l’autocratie sous toutes ses formes.
Cotonou, le 14 Novembre 2014