A Athiémé, au cours de sa tournée nationale, jeudi 26 novembre, le Président de la république, Patrice Talon, s’est prononcé sur le dossier du parti « Les Démocrates » dont les leaders sont dans l’attente du récépissé. Patrice Talon a salué l’adhésion de ce parti à « ses réformes ». A travers une déclaration, Eric Houndété répond au chef de l’Etat. Lire ses propos.
Éric Houndeté: « J’ai écouté le discours du Président Patrice Talon à Athiemé relatif à une prétendue adhésion à « ses réformes ». J’observe que pour sa tournée, dite de reddition, la question de récépissé prend une part importante; pour preuve le temps et l’énergie qu’il y consacre. On comprend mieux l’exclusion de tous les partis n’ayant pas fait allégeance au seigneur de la rupture. Il est allergique à toute compétition saine. Le Président feint de ne pas comprendre la situation. Par rapport à l’ancienne charte des partis, il n’y a pas grand changement, à l’exception du nombre de membres à faire valoir par commune.
Depuis 2019, il est constant que ce n’est pas la difficulté à faire un dossier de déclaration administrative qui fait problème. Le vrai problème, et c’est ce que le Président ne veut pas avouer, c’est que c’est lui qui a séquestré avant les législatives de 2019 le certificat de conformité des partis non soumis. En 2020 c’est encore lui qui retient le récépissé des DEMOCRATES dont le dossier est pourtant déclaré meilleur par son ministre de l’intérieur et continue cependant de faire objet de demandes qu’il reconnaît n’avoir jamais faites à aucun des partis privés du chef de l’Etat.
En décidant d’accéder aux caprices et chicaneries du ministère de l’intérieur, nous avons déjoué le plan du pouvoir qui tente de muer son échec en adhésion à ses réformes. On n’appelle pas ça réforme. Ce sont des changements cosmétiques qui servent de prétexte à l’exclusion des adversaires. Il en a été ainsi du quitus fiscal. Il en est ainsi du parrainage version Talon. Nous n’avons pas adhéré aux « réformes » de Patrice Talon. Lui-même n’y croit pas d’ailleurs. Il entretient l’amalgame sur des parrainages que des adversaires se donneraient. Nous avons plutôt respecté la loi pendant que le chef de l‘Etat prend ses rêves et désirs pour loi.
Je voudrais regretter que le fait qu’il y ait eu des morts est pour le chef de l’Etat un critère de pertinence de sa prétendue réforme. Ce n’est pas décent. C’est donc la preuve que le président n’a pas encore compris. Et son affaire de Pardon doit être traitée comme il se doit. Je l’invite à éviter ce genre de déclaration et à rester attaché à la préservation de la paix et de la Concorde nationale. Son affaire de Pardon et de réconciliation en dépend ».