Un projet de changement des horaires de travail dans l’administration publique revoit le jour au Bénin. Le ministère du Travail et de la fonction publique a mis en place un comité qui réfléchit sur la faisabilité du changement éventuel des horaires de travail.
Le comité mis en place a eu le soutien d’une équipe de consultants qui a fait une étude sur la question. Selon la conclusion, les horaires de travail passent de 8h à 17h30. Le comité justifie sa proposition en tenant compte de ce qui se fait dans 15 pays en Afrique subsaharienne où le Bénin est le seul pays où les travailleurs ont une pause de 2h30 à midi.
Selon les informations, dans six pays à savoir le Burkina Faso, le Mali, la RDC, le Gabon, la Centrafrique et le Tchad, les travailleurs ont une pause de 30 minutes. Dans quatre pays, Côte d’Ivoire, Sénégal, Cameroun, et Ghana, les travailleurs observent une pause d’une heure. Le Niger est le seul pays où les travailleurs ont une pause d’une heure trente minutes. Au Togo et au Madagascar, la pause est de deux heures tandis qu’au Congo Brazzaville et aux Iles Comores, les travailleurs font une journée continue sans pause. Au Bénin, le comité propose le réaménagement des horaires de 8 h à 17h 30 mn et une pause de 1h 30 mn entre12h 30mn et 14 h.
La réforme a des avantages
Le projet de changement des horaires de travail dans l’administration publique a plusieurs avantages, selon le comité. Les travailleurs pourront rentrer une heure plus tôt et en plein jour en toute sécurité ( à 17 h 30 au lieu de 18h 30). Cela permettra à chacun d’eux de mieux s’occuper de soi-même, de sa famille, de vite se coucher pour se réveiller tôt afin de se rendre à l’heure au service, le lendemain. L’autre avantage, ce minimum de temps permettra à certains parents de mieux s’occuper de l’éducation de leurs enfants. D’après un sondage de l’équipe de consultant qui a travaillé avec le comité, 79,35% des travailleurs interrogés pensent que l’amplitude horaire actuelle est l’un des principaux facteurs de la contre-performance des agents de l’Etat. 70,38% est favorable au réaménagement des horaires. Les nouvelles horaires vont améliorer la croissance économique de 0,57%, soit un gain moyen annuel de près de 26 milliards de Francs CFA pour l’Etat.
Mesures d’accompagnement et sensibilisation des partenaires sociaux.
Selon le comité, le réaménagement suggéré n’est pas imposable aux services et établissements publics et parapublics où la permanence du fonctionnement est indispensable tout comme dans le secteur privé. Il va falloir des mesures d’accompagnement dès l’application de ce réaménagement des horaires. Il s’agit du renforcement des mesures de contrôle de présence au poste, de l’implantation sur les lieux de travail des espaces de restauration collective pour les travailleurs en partenariat avec les organisations syndicales et le secteur privé, la création progressive des crèches de proximité dans les quartiers administratifs proches des lieux de travail, la poursuite de la généralisation des cantines en milieu scolaire, la poursuite du financement des investissements en infrastructures de desserte des quartiers résidentiels périphériques. Par rapport à cette réforme, le ministère de la fonction publique entame dès ce jeudi 19 novembre, une sensibilisation en direction des partenaires sociaux.
S.E.