Elèves et écoliers ont repris le chemin de l’école lundi 28 septembre au Bénin. Les enseignants notamment les aspirants eux font face à l’augmentation de leur masse horaire. Il y a aussi la bivalence.
Il est demandé cette année aux censeurs d’octroyer 30 heures de cours par semaine à chaque enseignant aspirant. Selon les autorités en charge du ministère des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, cette offre est non négociable. Les aspirants ont été recrutés pour pourvoir au déficit noté dans les rangs des enseignants. Ils ont fait leur apparition dans le système éducatif l’année scolaire écoulée. Par le passé, il s’agit des vacataires.
Au cours de la précédente année scolaire, il a été exigé aux aspirants de faire jusqu’à 22h de cours par semaine. Pour un professeur certifié, la norme est de 16h de cours et de 2h d’animation pédagogique par semaine. Quant aux adjoints, la norme est de 18h de cours et de 2h d’animation pédagogique. La grande majorité des aspirants qui font leurs premiers pas dans le monde de l’enseignement font face à une autre réalité. Ils feront cette année 28h de cours et 2h d’animation pédagogique. Pourquoi une telle innovation ?
Marcellin Anoumou Hounwanou, le directeur adjoint de cabinet a justifié cette décision. Un enseignant, de surcroît débutant pourra-t-il tenir 30h par semaine ? Sans conséquence ? Comment un enseignant, de surcroît débutant pourra-t-il concevoir autant de fiches pour autant de classes? La fatigue n’aura-t-il pas raison de lui devant les apprenants ? Comment fera-t-il pour la correction des copies des apprenants surtout avec les effectifs pléthoriques ?
Dans ces conditions, son rendement et la qualité de l’enseignement ne vont-ils pas prendre un coup? Pis, aucune sécurité de l’emploi n’est offerte aux intéressés. Contrairement à leurs collègues permanents, ces aspirants n’ont pas eu droit aux primes de rentrée. Ils ont été aussi écartés des travaux de correction des examens de fin d’année. Le comble, les enseignants permanents qui ont droit à certains avantages ne sont pas concernés par les 30 heures de cours.
L’autre question qui inquiète, il est demandé aux enseignants, toutes catégories confondues, d’enseigner une matière différente de celle dans laquelle ils se sont spécialisés. Un enseignant de Français devra aussi enseigner l’Anglais, et un enseignant de mathématique devra enseigner la physique ou les sciences de la vie et de la terre, etc…. Cette décision est déjà entrée en application. Les enseignants se sont jetés à l’eau, sans préparation. Les résultats de ces décisions, c’est pour bientôt.
S.E.