Mali : Des parlementaires francophones demandent la libération de l’opposant malien Soumaïla Cissé

Afrique

L’Assemblée des parlementaires de la Francophonie (APF) a demandé jeudi la libération du chef de l’opposition malienne Soumaïla Cissé, enlevé il y a six mois alors qu’il faisait campagne dans le Nord-Ouest du pays.

« Sa détention constitue une entrave grave aux principes démocratiques et aux libertés fondamentales. A l’heure où le Mali traverse un moment charnière de son histoire, l’absence de M. Soumaila Cissé est d’autant plus regrettable », déplore l’APF dans un communiqué commun avec le Parlement Panafricain et l’Union Parlementaire Africaine.

« Ca devient très inquiétant, il est malade, il a besoin de médicaments », s’est alarmé le député français Bruno Fuchs, vice-président de l’APF.

A défaut de preuve formelle et de revendication, les soupçons pèsent sur le groupe jihadiste d’Amadou Koufa, affilié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

« L’origine du kidnapping n’est pas claire. L’une des théories chez les proches de Soumaïla Cissé c’est que cet enlèvement était d’abord un coup politique, avant de le +blanchir+ (l’enlèvement, ndlr) en le faisant réapparaître (M. Cissé) dans les groupes jihadistes », note M. Fuchs pour l’AFP.

Depuis l’enlèvement, la situation politique au Mali a changé avec un coup d’Etat militaire le 18 août qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keita.

  1. Keïta avait le soutien de la communauté internationale et de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest). Mais il faisait face à une contestation grandissante nourrie par l’apparente incapacité des autorités à faire face aux violences jihadistes et intercommunautaires, par un profond marasme économique et social et par le sentiment répandu de corruption endémique du pouvoir.

Un président de transition, Bah Ndaw, un officier à la retraite, doit prêter serment vendredi.

« Pour l’instant, personne n’a intérêt à le (Soumaïla Cissé) voir ressurgir dans le jeu politique », craint M. Fuchs, qui ajoute toutefois que la junte lui a assuré « avancer sur sa libération ».

« On ne peut pas imaginer que le principal leader de l’opposition ne puisse pas participer au débat public alors que le pays est en grande difficulté », a-t-il conclu.

Fin août, après plusieurs mois sans contact, M. Cissé avait pu transmettre des lettres à sa famille, l’une des seules preuves de vie depuis son enlèvement.

AFP

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