Lors de la visioconférence qui s’est tenue dimanche 9 août, les pays décidés à venir en aide au Liban après l’explosion qui a ravagé Beyrouth ont convenu que ce soutien devra être contrôlé par l’ONU et fourni en toute transparence aux Libanais.
Une trentaine de représentants de pays désireux de venir en aide au Liban se sont rassemblés dans l’après-midi du dimanche 9 août pour une visioconférence organisée conjointement par la France et par l’Organisation des Nations unies (ONU). L’objectif était de fixer le cadre de l’aide de la communauté internationale au Liban, meurtri par une crise économique et par la terrible explosion survenue mardi à Beyrouth et qui a fait au moins 158 morts et 6 000 blessés.
« Efficacité et transparence »
À l’issue de cette visioconférence, à laquelle ont notamment participé le président français Emmanuel Macron et le président américain Donald Trump, les pays donateurs ont livré un communiqué à propos de leur soutien : « Les participants ont convenu que leur assistance devrait (…) être bien coordonnée sous l’égide des Nations unies et fournie directement à la population libanaise, avec le maximum d’efficacité et de transparence. »
Alors que Michel Aoun, le président libanais, a exclu toute enquête internationale, les pays donateurs ont insisté sur la nécessité d’une enquête « impartiale, crédible et indépendante » sur les circonstances qui ont amené à l’explosion meurtrière de 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium qui étaient stockées depuis six ans au port de Beyrouth.
Une aide de 252,7 millions d’euros
Au total, la communauté internationale engagée au soutien du Liban s’est accordée sur une aide de 252,7 millions d’euros. Trente millions d’euros viendront de la France, l’Union européenne apportera plus du double. Cette aide est déjà en cours, et sera pour la suite délivrée sous coordination de l’ONU, et sans conditions. En revanche pour l’assistance à la reconstruction économique et financière du pays, dans un deuxième temps, les autorités libanaises devront s’engager à entamer les réformes réclamées par la population.
La France – dont la contribution s’élève donc à 30 millions d’euros – va envoyer plus de 18 tonnes d’aide médicale et près de 700 tonnes d’aide alimentaire. Le navire porte-hélicoptères Tonnerre, équipé d’un hôpital et avec à son bord 200 tonnes de farine et de produits laitiers et infantiles, a appareillé dans la soirée de Toulon.
La Commission européenne a en effet annoncé qu’une aide supplémentaire de 30 millions d’euros serait immédiatement mise sur la table pour apporter une aide
d’urgence au Liban. Cette somme s’ajoute ainsi aux 33 millions déjà
annoncés jeudi. L’utilisation de ces fonds « fera l’objet d’un contrôle strict ».
L’aide humanitaire d’urgence a été évaluée par l’ONU à 116 millions d’euros elle concerne la santé, l’alimentation et la remise en état des bâtiments et infrastructures. Prenons l’exemple des écoles, 120 établissements doivent être réparés. Et 300 000 personnes ont besoin d’assistance pour le logement.
Une trentaine de pays et organisations internationales étaient réunis ce dimanche, ils se sont engagés à ne pas abandonner le Liban. Enfin les participants ont officiellement offert leur aide au Liban pour une enquête impartiale, crédible et indépendante sur les explosions du 4 août.
La Maison Blanche a indiqué que le président Donald Trump a « réaffirmé que les États-Unis étaient prêts et disposés à continuer à fournir une assistance au peuple du Liban » mais qu’il a aussi « exhorté le gouvernement libanais à mener une enquête complète et transparente, pour laquelle les États-Unis sont prêts à apporter leur aide ».
Dans la journée de dimanche, de nouveaux affrontements entre manifestants en colère et forces de sécurité libanaises ont éclaté. Un peu plus tôt, la ministre de l’Information, Manal Abdel Samad, a annoncé sa démission. « Je m’excuse auprès des Libanais, nous n’avons pas pu répondre à leurs attentes », a-t-elle déclaré lors d’une brève allocution télévisée.
Avec RFI