Des personnalités de la diaspora et résidant au pays viennent de créer le Coder, Collectif pour l’ordre démocratique et républicain au Bénin. Elles ont organisé, vendredi 24 juillet 2020, un point de presse virtuel au cours duquel ils ont présenté aux médias un Manifeste pour « la restauration de l’ordre démocratique et républicain au Bénin ».
Le Manifeste est adressé au Président de la République et aux Corps constitués de la Nation. Il a été présenté au cours d’un point de presse virtuel de Coder-Bénin organisé depuis les États-Unis par l’Ambassadeur Omar Arouna et d’autres responsables du Collectif. Le contenu du Manifeste est décliné sur plusieurs axes. C’est Maître Fatiou Ousman qui a présenté la première qui retrace le “recul démocratique” du pays, au niveau judiciaire. Pour le panéliste, l’un des esprits de ce ‘’Manifeste’’ est de dénoncer et de combattre le recul de la démocratie, sous le régime au pouvoir. Selon lui, les droits des citoyens et surtout des voix critiques des plus élémentaires à ceux communs, sont embrigadés à cause de plusieurs lois taillées sur mesure. « Nous sommes passés d’un État de droit, à un État de lois. On est passé par un système légal, pour faire reculer les droits. Avec ce régime, nous avons noté en quatre ans, un bâillonnement sans précédent de la presse, la prise en otage par le pouvoir public, de la justice. Ce que le pays a de plus cher, dit-il, est sa démocratie. « C’est donc le sens de ce Manifeste », a-t-il indiqué.
A la suite de Me Fatiou Ousman, Nourou Dine Saka Saley a, dans sa présentation, énuméré les implications de l’esprit de ce Manifeste en mettant l’accent sur celle politique. Selon lui, le Bénin est depuis peu devenu un pays, mais a cessé d’être une nation.
Retour des exilés et organisation d’une conférence citoyenne
Les signataires du Manifeste demandent au Président de la République d’œuvrer pour le retour des exilés et l’organisation d’une conférence citoyenne pour le retour à un vivre ensemble.
Me Fatiou explique que le Manifeste n’est pas anti Talon. ‹‹ Oui, Patrice Talon et le gouvernement travaillent. Mais nonobstant les bonnes actions, il a fait reculer le pays sur le plan démocratique ››, a-t-il conclu. Coder-Bénin, selon ses initiateurs n’est pas un parti politique et n’a pas vocation à cela. Pour M. Chabi Patrick Mahamou, le chef de l’État va saisir cette opportunité et sortir par la grande porte.
Le Manifeste de Coder-Bénin contient un Mémorandum de sortie de crise. Dans ce document, il est demandé au président de la République d’abroger les lois liberticides, le code électoral et la constitution révisée. Il demande de de rétablir les exilés dans leurs droits. Selon Célestine Zannou, ce Manifeste apparaît comme une perspective, une action citoyenne, donc un Manifeste citoyen. « À travers ce mémorandum, nous demandons une conférence citoyenne pour le retour de nos idéaux, pour repanser les plaies de notre démocratie et reprendre avec notre vivre ensemble en abrogeant les lois crisogènes. Nous sommes d’une détermination à agir pour l’intérêt général », a-t-elle certifié.
Le Coder à l’instar des panélistes comme Omar Arouna, Charles Migan, Célestine Zannou, Nourou Dine Saka Saley, Sonia Akpo, Arsène Tchankoun Ismaël Mama-Sika…; est un creuset composé de plusieurs autres personnalités politiques du Bénin sur le territoire national ou au niveau de la diaspora. L’alternance en 2021, est l’autre crédo qu’il entend poursuivre.
Emmanuel A. T.
