De l’intox pour salir le Dg Soumanou Toléba

Politique

Le ridicule ne tue pas. Et ce n’est pas au Bénin qu’il va commencer par tuer. Le chef de l’Etat, Boni Yayi, devra vite ouvrir les yeux. La nouvelle trouvaille de ses détracteurs, c’est de creuser un grand trou autour de lui, l’empêcher de concrétiser sa vision d’ici 2016, et réussir à l’abattre. Après le Dg Sbee avec le fameux dossier de 2 milliards dont on connait la suite, c’est Soumanou Toléba, Dg Sobemap qui est dans le viseur. On lui colle un supposé scandale de 14 milliards dans un dossier qui est pourtant en instruction devant l’Autorité de Régulation des Marchés Publics.

Les détracteurs du chef de l’Etat savent désormais comment toucher ses points sensibles. Il suffit de le citer dans un dossier non fondé faisant croire à l’opinion publique son implication. Sachant bien le degré de détermination du chef de l’Etat pour la bonne gouvernance donc la lutte contre la corruption, ils envoient en pâture un de ses collaborateurs ou un directeur de société. Et pour réussir la mission, il suffit aux détracteurs du chef de l’Etat de faire croire que « X compromet Boni Yayi ». Et le tour est bien joué. N’est-ce pas l’objectif du supposé scandale financier de 14 milliards à la SOBEMAP. Il s’agit en fait du dossier de l’acquisition de matériels de manutention portuaire à la Sobemap.

Des vérités qui échappent au Fonac sur le dossier

Le Front des organisations nationales contre la corruption (Fonac) a fait une sortie médiatique lundi dernier. Il dénonce des « irrégularités » dans la passation d’un marché pour la fourniture de matériels de manutention portuaire à la Sobemap. Le Fonac n’est-il pas allé vite en besogne ? C’est ce que révèlent nos investigations puisque des vérités échappent à Jean-Baptiste Elias dans ce dossier.
En effet, il est question d’un marché de 14 milliards de FCFA dont 11,5 milliards conclu comme prêt par la Sobemap auprès de la Boad et 2,5 milliards sur fond propre. Le Fonac a dénoncé, entre autres, lors de sa sortie médiatique l’annulation par la Sobemap de l’avis d’appel d’offre international restreint n° 009/SOBEMAP/ PRMP/S-PRMP/2013 lancé qui attribuait des parts de marchés aux entreprises soumissionnaires. A l’analyse des documents brandis par le Fonac, certaines vérités semblent échapper à l’organisation de Jean Baptiste Elias si l’on s’en tient aux clarifications des autorités de la Sobemap. D’ailleurs, le Syntramap, syndicat maison, vient d’apporter un éclaircissement de taille dans ce dossier soutenant non seulement le Dg Soumanou Toleba qui aura fait preuve de management dans la conduite de ce dossier.
En effet, selon les explications des autorités de la Sobemap et des travailleurs de la maison, à propos de l’avis d’appel d’offre international restreint n° 009/SOBEMAP/ PRMP/S-PRMP/2013 lancé pour attribuer des parts de marchés aux entreprises soumissionnaires, le dossier de consultation a été malheureusement élaboré en violation des orientations contenues dans l’autorisation du Conseil des Ministres et surtout en violation des procédures de la Banque en matière d’appel d’offres restreint. Puisque une grande partie des fonds pour l’acquisition des matériels au profit de la Sobemap reste un prêt de la Boad, la société de manutention portuaire est alors contrainte de se conformer aux règles internationales.
A la question de savoir comment le dossier de consultation a été élaboré, les mêmes sources informent qu’il a notamment été élaboré comme un appel d’offres ouvert; ce qui ouvre délicatement la voie à des structures non identifiées préalablement de soumettre des offres. Autre précision, le même dossier prévoit que le marché soit constitué de onze(11) lots -et non 10 lots comme le font croire les détracteurs du Dg Toleba- mais ne prévoit aucune disposition concernant l’allotissement de même que les conditions de soumission et d’attribution de plus d’un (01) lot à un soumissionnaire en violation des procédures exigées par la Banque.
Autre précision, en plus de ces manquements liés au dossier de consultation, il faut ajouter les reports illégaux de date de remise d’offres consécutifs au non respect des délais réglementaires. Toutes ces irrégularités ont accompagné la consultation jusqu’à l’analyse, l’évaluation et la proposition d’adjudication provisoire de soumissionnaires non partants au départ.

Que cache l’auto saisine du FONAC, membre de l’ARMP, d’un dossier alors en pleine instruction ?

De nos investigations, il ressort qu’une fois informée de ces irrégularités et violations des procédures exigées par la Banque et pour ne pas être confrontée à l’objection et autres sanctions de cette dernière, l’autorité contractante (la Sobemap), conformément aux dispositions prévues dans le dossier d’appel d’offres, s’est réservée le droit de rendre compte desdites irrégularités à sa tutelle et au gouvernement pour toutes dispositions utiles qui pourraient être prises. Le souci, indique-t-on, étant naturellement de se conformer aux orientations contenues dans les décisions du Conseil des ministres et aux procédures exigées par la Banque et qui constituent dans le cas d’espèce, celles qui prévalent. C’est donc dans cette logique de faire respecter les textes, que le processus d’exécution de l’avis d’appel d’offre a été suspendu.
L’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP) dont est membre le FONAC, informée de la situation le 11 Avril 2014, s’est autosaisie du dossier. Le dossier est donc en pleine instruction. Le droit sera donc forcément dit, suivant les textes.

Pour l’instant, aucun fond n’a été décaissé…

La Sobemap et son directeur ont-il quelque chose à se reprocher ? Apparemment non puisque pour l’instant aucun fond n’a été décaissé, apprend-on auprès des manutentionnaires. Autre clarification des autorités de la Sobemap, il n’a jamais été dit que le décaissement ne doit pas se faire par le Conseil d’administration de la SOBEMAP comme le dénonce le FONAC. Selon les précisions, la Boad dont on connait les exigences ne s’est jamais plaint de la manière dont le processus est conduit.
La question qu’on est en droit de se poser est de savoir pourquoi le FONAC alors membre de l’ARMP s’est autosaisie d’un dossier alors en pleine instruction ? Pourquoi ne laisse t-il pas le temps à l’instance de régulation dont-il est lui-même membre de faire son travail en toute sérénité. Que cache alors cette campagne du Fonac ? Y-a-t-il des complices qui cherchent la peau du Dg Toleba ?
Le comble, des documents confidentiels censés rester seulement au niveau du Conseil d’Administration et de la direction générale sont dans les mains de tiers. Il a été dit lors de la conférence de presse de Jean Baptiste Elias qu’une lettre initiée en direction du Président de la Boad à Lomé pour les mises à disposition de fonds n’a jamais été signée par le président du Conseil d’Administration. La question qui se pose est de savoir si c’est la lettre authentique qui a été fournie au Fonac pour besoins d’enquête. A l’évidence, la lettre adressée à l’institution bancaire porte bel et bien la signature de M. Ouondo Lionel, Président du conseil d’administration de la Sobemap. Cette histoire de « scandale dans la passation de marché à la Sobemap » ressemble donc à de la récupération voire de l’intoxication pour ternir l’image d’un Directeur général et d’une société en plein essor.
Dans tous les cas, l’autorité contractante (la SOBEMAP), soucieuse de l’aboutissement heureux de ce dossier et de l’acquisition rapide des engins d’exploitation devra rester certainement dans la logique du respect des textes et attendre la décision et autres recommandations de l’Organe de Régulation. Le Dg Soumanou Toléba ne doit pas être sacrifié sur l’autel de la méchanceté, de la haine. A la tête de la Sobemap, il a fait d’énormes prouesses. D’ailleurs, il a réussi à éviter la privatisation de cette société. Aujourd’hui la grogne des dockers a pris fin. D’ailleurs, ces dockers ont déjeuné avec le chef de l’Etat, Boni Yayi. C’est grâce à Soumanou Toléba qui ne fait que mettre en application la vision du chef de l’Etat pour cette société étatique.
Il faudra éviter de comparer l’affaire des 2 milliards à la Sbee et celle de l’acquisition de matériels de manutention portuaire à la Sobemap. Aucun fonds n’a été décaissé. Il est question ici de procédures. On devra plutôt attendre les conclusions de l’ARMP et éviter de mettre la charrue avant les bœufs. Si le chef de l’Etat doit voir clair dans ce dossier, c’est de demander alors à l’ARMP de lui présenter les conclusions de ses investigations. Les vérités qui échappent au Fonac lui seront certainement révélées. « Le bruit ne fait pas du bien et le bien ne fait pas du bruit », a dit l’autre.