Le gouvernement de Jean Castex s’est réuni pour la première fois ce mardi après-midi à l’Elysée après les passations de pouvoir dans les ministères, 31 ministres et ministres délégués ont été nommés, dont les 2/3 figuraient dans la précédente équipe. C’est « un gouvernement de combat », a proclamé le président Macron au début de ce premier conseil des ministres.
Emmanuel Macron l’a surnommé, devant les ministres, « le gouvernement des 600 jours ». 600 jours, soit à peu près le temps qu’il reste avant la prochaine élection présidentielle ; preuve qu’Emmanuel Macron a opéré ce changement de Premier ministre et ce remaniement en ayant dans ligne de mire 2022.
Le nouveau Premier ministre Jean Castex – pour son baptême du feu – a promis un « changement de méthode profond », son prédécesseur appréciera. Il s’agit de mieux associer les corps intermédiaires, notamment les partenaires sociaux, qui se sont sentis mal considérés par la précédente équipe.
La Convention citoyenne pour le climat – qui a associé 150 citoyens de tous horizons, est, elle, amenée à être reproduite sur d’autres thématiques.
Parmi les priorités fixées : la « reconstruction économique » alors que la croissance s’est effondrée lors du confinement, mais aussi le « patriotisme républicain », expression nouvelle du chef de l’Etat qui a déploré les « attaques » contre la police et la justice.
C’est la confirmation que ce gouvernement entend, plus que le précédent, incarner l’ordre. Ce qui explique aussi la nomination d’un ancien proche de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
Le gouvernement se défend de pencher à droite
À Matignon Jean Castex, à l’Intérieur Gérald Darmanin, à la Culture Roselyne Bachelot. Trois figures du nouveau gouvernement qui ont un point commun : elles ont travaillé toutes les trois avec l’ancien président Nicolas Sarkozy.
Deux ministres de poids issus de la droite sortent aussi renforcés avec des périmètres élargis : Bruno Le Maire à l’Économie et Jean-Michel Blanquer à l’Éducation.
Pour le chef de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, c’est entendu, Emmanuel Macron veut être le « nouveau chef de la droite ».
Une idée que conteste le nouveau porte-parole du gouvernement Gabriel Attal : « Certains considèrent qu’un remaniement c’est des croix et des colonnes, on regarde d’où vient chacun. Moi je considère qu’il faut regarder les gens pour ce qu’ils font et non pas pour ce qu’ils sont ou ce qu’ils ont été. En l’occurrence, on partage tous les mêmes objectifs, les mêmes rangs de la priorité. »
« L’idée du dépassement macronien est toujours là », assure-t-on du côté de l’Élysée. Pour preuve : les ministres titulaires des portefeuilles qui arrivent en premier dans l’ordre protocolaire – les Affaires étrangères et l’Écologie – sont issus des rangs de la gauche, Jean-Yves Le Drian et Barbara Pompili.
Une maigre consolation au regard du poids politique des ministres issus de la droite, estime une partie de la Macronie, pour qui la promesse présidentielle du « en même temps » a plus que jamais du plomb dans l’aile.
RFI