Coronavirus : Un patient guéri du Covid-19 au centre d’Allada témoigne

Santé & Culture

L’humanité est confrontée, presque sans arme, à la pandémie du coronavirus avec son lot de décès mais aussi de guérison de personnes contaminées. Au Bénin, la situation devient préoccupante ces derniers jours avec la hausse du taux de contamination (plus de 800 cas confirmés) et de décès (13 morts) à la date du 21 juin 2020.

 

Au milieu de ce sombre tableau, une lueur d’espoir vient rappeler non seulement qu’on peut guérir de la maladie mais aussi qu’au centre de traitement d’Allada, des professionnels sont à l’œuvre sans relâche pour soigner les cas confirmés à eux affectés.
Le présent récit est bien le témoignage d’un Béninois, universitaire diplômé de l’université d’Abidjan, testé positif au coronavirus le 20 mai 2020 puis déclaré guéri le 21 juin 2020.

 

« Le Covid-19, je l’ai rencontré »

 

En débarquant du vol Air France vol AF 4150 ce mercredi 20 mai 2020 je ne me doutais de rien. J’avais quitté l’aéroport Charles de Gaule de Paris quelque six heures plus tôt et je n’avais qu’une idée en tête : rejoindre rapidement ma famille et goûter au plaisirs des retrouvailles. Notre aéronef, un air-bus 350 a atterri sans encombre à l’aéroport Cardinal Bernardin Gantin de Cotonou en pleins travaux sans l’affluence des grands jours. Avec d’autres passagers, j’ai été aussitôt introduit au service de la lutte contre le COVID-19 où j’ai payé comme tous les passagers 153 euros soit 100.000 FCFA pour une pcr et un examen de sang.Le test de prise de sang s’est révélé négatif tout comme celui de la pcr trois jours plus tard.Tout cela assorti de la recommandation expresse de m’auto- confiner pendant deux semaines.Rendez-vous m’a été donné au Palais des congrès pour le 4 juin , soit dix jours plus tard , pour subir un autre test de confirmation de mon état sérologique et récupérer mon passeport entre-temps confisqué.Jusque-là, je ne me doutais de rien.
Je ne présentais aucun des symptômes du covid 19 mais je ne me sentais pas bien.Le 3 juin , soit la veille du rendez-vous du Palais des congrès, je me suis rendu de mon propre chef à l’homel (l’hopital de la mère et de l’enfant) où j’ai quelques relations pour subir les deux tests.Le 4 juin au matin, on m’appelle de l’Homel et je m’entends dire que mon test était positif et qu’on viendrait me chercher à mon domicile de Porto Novo. Une ambulance des sapeurs pompiers est effectivement venue me chercher.Direction l’école de Police de Cotonou .Je suis conduit dans une grande salle où il y avait une dizaine de malades. A cause de la promiscuité, j’ai immédiatement dit à mes interlocuteurs que je préférerais être soigné ailleurs . Ce sera au centre de traitement d’Allada qui venait d’ouvrir et dont j’ai foulé le sol ce jeudi 4 juin 2020. Là, l’accueil a été des plus chaleureux.
Le centre de traitement d’Allada
Des petits agents du service d’entretien aux médecins traitants en passant par les infirmiers et les infirmières chacun avait toujours un petit mot pour moi ;’’Vous n’avez rien à craindre , vous n’êtes pas encore malade . Le Covid 19 ne tue pas comme on le dit ; 90% des patients guérissent sans aucune séquelle ; allez Courage !Tout se passera bien , professeur ‘’. Durant tout mon séjour dans ce centre, j’ai eu droit à trois repas consistants par jour aux frais de l’Etat ».

 

 » Que dire du service traitant ? « 

Dès mon arrivée au centre de traitement d’Allada, j’ai eu droit à une chambre individuelle avec douche, toilette et un lit servant à la fois de couchette, de table de travail et de table à manger.
« Les soins proprement dits commencent par le traitement à l’Azitro. On m’a administré 500 MG le premier jour et 250 mg du deuxième jour au cinquième jour. Le traitement à la chloroquine se fait aussi avec la prise de trois comprimés trois fois par jour pendant 10 jours. Chaque jour pendant 10 jours, je prenais un comprimé de Zinc. Trois tests ont sanctionné la fin de mon traitement. Il y a eu un premier non lisible, un deuxième le 17 juin et un troisième le 21 juin 2020. Durant le traitement, j’ai eu droit à des visites et des services des professeurs au moins trois fois par semaine. Deux fois pendant ma quinzaine, j’ai reçu la visite du ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin. Ces personnalités font le tour de toutes les chambres occupées par les patients. Je suis sorti ce 21 juin 2020, jour de la fête des pères après 17 jours de strict confinement sans avoir mis les pieds dehors mais, vivant avec des personnages que je voyais que dans les films de science fiction Mais qui avec le recul ont été d’une redoutable efficacité ».

« Je garde de bons souvenirs de ces hommes et femmes dévoués qui se relayaient chaque jour à mon chevet. Médecins, infirmiers et agents du service d’entretien étaient très impressionnants dans leurs accoutrements semblables à ceux que nous voyons tous à la télé autour des malades atteints d’Ebola et qui rappelaient vaguement ceux cosmonautes américains ou russes des vaisseaux Apollo et Souyouz. Matin, midi et soir, médecins et infirmiers passaient et repassaient qui pour prendre notre tension qui, pour suivre l’évolution de notre état, et pour appliquer les soins appropriés. L’efficacité du travail de ces personnes dans le traitement de la maladie est à saluer. Tout cela se déroule sous la direction du coordonnateur du centre, le docteur Rodrigue Aho Glèlè, assistés d’autres médecins tout aussi compétents et disponibles. Je cite pêle-mêle les docteurs Chogou, Agbangla et Dadji.Je dois préciser que pendant que je me faisais soigner au centre de traitement d’Allada, mon frère chez qui je vivais à Porto Novo a reçu la visite des médecins.Ils l’ont soumis aux deux tests qui se sont révélés négatifs avant de le mettre sous traitement à la chloroquine et procédé à la désinfection systématique de toutes les pièces de son domicile.

 

Présentation: La Rédaction

 

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