Pris pour cibles par plusieurs personnes dont une Noire au Mans, deux CRS en civil ont décidé de ne pas répliquer pour éviter qu’on «parle de violences policières», indique Le Parisien citant un procès-verbal. L’un d’eux a subi une double fracture de la jambe et a reçu 45 jours d’ITT.
L’histoire se passe en France. Deux policiers en civil agressés près d’un bar au Mans n’ont pas répliqué aux coups pour ne pas être mis en cause sur fond de polémique sur les violences policières, relate Le Parisien en se référant aux témoignages des fonctionnaires concernés.
Les faits se sont déroulés la nuit du 11 au 12 juin au centre-ville. Les deux CRS se trouvaient dans un bar lorsqu’un conflit entre clients a éclaté à l’extérieur. Afin de «prêter main-forte aux personnes qui se faisaient déranger», un premier agent a décidé d’intervenir, indique le quotidien citant un procès-verbal qu’il a pu consulter. Le second l’a rejoint aussitôt.
La phrase «nous sommes de la police, calmez-vous» n’a eu aucun effet, précise celui-ci. C’est au moment où les CRS s’apprêtaient à rentrer à l’intérieur de l’établissement, que le premier s’est fait attaquer par un homme qui faisait partie du groupe en conflit comportant également deux femmes «en furie».
«Il était au sol, en position fœtus et il recevait une pluie de coups», assure le second agent en décrivant la réaction de son collègue à cette agression. Celui-ci aura une double fracture tibia-péroné, indique Le Parisien.
Une Noire attaque
Le policier qui observe l’agression a ainsi décidé de ne pas répondre lui-même aux coups portés par une femme: «Je n’ai pas souhaité la frapper car c’était une femme, noire qui plus est. Avec le contexte particulier du moment, je ne voulais surtout pas que l’on parle de violences policières», indique-t-il dans le procès-verbal.
«Certains collègues préfèrent désormais s’abstenir de répondre à la violence, de peur de se retrouver dans la galère », précise Frédéric Lagache, délégué général du syndicat de policiers Alliance, cité par Le Parisien.
Une enquête a été ouverte pour violences ayant entraîné une ITT supérieure à huit jours en réunion et en état d’ivresse manifeste sur personne dépositaire de l’autorité publique. Trois individus ont été mis en cause, dont deux ont été placés en détention provisoire. La troisième personne se trouve sous contrôle judiciaire, souligne le quotidien
S.E.