Le dossier des deux milliards de fcfa de la Sbee défraie la chronique. Le ministre Bathélémy Kassa cité par ses détracteurs était hier face à la presse. Objectif : laver tout soupçon par rapport à sa prétendue implication. C’est une machination grotesque », s’indigne t-t-il
Selon les derniers développements divulgués dans la presse hier, le ministre de l’Energie serait impliqué dans cette affaire. Selon les auteurs de cette information à prendre avec des pincettes, alors que le projet de budget de la Sbee a été déjà adopté par le Conseil d’Administration de la société, le ministre Kassa aurait réclamé le décaissement de deux milliards de fcfa pour financer une recherche sur les énergies renouvelables. « Faux », rétorque le ministre de l’Energie en présence de Bernard Chabi Taouema, Président du Conseil d’administration de la Sbee. Selon lui, cette affirmation n’est qu’un montage grotesque pour brouiller les pistes pour un dossier pendant devant la justice. A l’en croire, le Directeur général de la Sbee suspendu Marius Hounkpatin est responsable de sa gestion et le ministre Kassa n’a jamais influencé les décisions à la Sbee. « Dans une question de gestion, il faut reconnaitre que le Dg est entièrement responsable de sa gestion.
Le ministre que je suis donne des orientations conforment à la vision du chef de l’Etat », indique-t-il. Même si le chiffre des deux milliards a vraiment circulé dans la maison Sbee, souligne-t-il, il est à noter que c’est lors des débats pour l’élaboration du budget de la société que cela a été évoqué. « Au cours des débats budgétaires…Il aurait été question de revoir les prévisions qui sont faite par rapport aux provisions proposées par le Dg Sbee… J’ai été très surpris que certaines parutions ont essayé de dire qu’en réalité il ne s’agit pas de décaissement en faveur du Chef de l’Etat mais plutôt en faveur du ministre….. S’attaquer, à la personne d’un ministre, ce n’est pas s’attaquer à la personne de Kassa Bathélémy mais d’une institution qui gère un secteur de développement de notre nation », a indiqué le ministre de l’Energie. Il sera soutenu par Bernard Chabi Taouema, Président du Conseil d’administration de la Sbee qui affirme qu’un montant de 2 milliards de fcfa qui est une dotation aux provisions a été effectivement débattu lors de la validation du budget. Selon lui, même si un chiffre de 2 milliards a circulé dans la maison Sbee, c’est lors de l’élaboration du budget de la société. Devant le conseil d’administration de la Sbee, le Dg Hounkpatin a défendu un projet de budget de 2 milliards de fcfa. Un projet de budget rejeté par le Conseil d’administration qui a estimé que c’était trop élevé car cela ne cadrait pas avec la ligne budgétaire de la société.
Ici il s’agit de dotation d’un montant de 2 milliards qui est une dotation aux provisions
« Au cours des débats nous avons effectivement débattu d’un montant de 2 milliards qui est une dotation aux provisions… Ici il s’agit de dotation d’un montant de 2 milliards qui est une dotation aux provisions. Et quand on dit dotation, il s’agit de ce qui est prévu ou de ce qu’on envisage au cours de l’année pour laquelle on veut adopter le budget. Pour la dotation 2014, il y avait un montant qui était inscrit. Avant 2014, c’est-à-dire au 1er janvier 2014, il y avait un autre montant qui était provisionné pour le compte des créances douteuses. Et ce montant au 1er janvier 2014 était de trois milliards sept cent. On a estimé que pour l’année 2014, il y aura deux milliards. En fin d’année, il y a un cumul des deux qui font cinq milliards sept cent. Au lieu de prendre deux milliards tel que détaillé dans le tableau, comme provision de l’année, la Sbee a pris les cinq milliards sept cent qui sont un cumul des provisions de l’année et des provisions passées. Et les débats budgétaires ont amené à dire qu’il faut prendre deux milliards et non cinq milliards sept cent. Donc après les débats budgétaires, on devrait adopter le budget et les corrections devraient êtres faites. Lorsque la Sbee nous a présenté ces corrections, c’est là où, à notre grande surprise nous avons constaté que ce tableau a été modifié. Ils ont gardé les trois milliards sept cent au 1er janvier 2014, mais pour l’année 2014, ils ont mis les cinq milliards sept cent qui en faite était le cumul. Au niveau du cumul, il trouve maintenant neuf milliards quatre cent. Ce que nous avons refusé. D’où ce montant de deux milliards qui en fait ne devrait pas faire l’objet de débat à partir du moment où c’est nous qui avions exigé que ça soit deux milliards. Eux, ils avaient porté quelque chose de supérieur. Pour quelle intention, nous ne savons pas. Mais la réalité, c’est que ces deux milliards devraient être inscrits au budget 2014 parce que ce n’est pas le cumul qu’on met et ça tous les comptables le savent. », a clarifié Bernard Chabi Taouema. Ainsi donc pour le ministre Kassa, il n’y a pas eu d’ajustement budgétaire après les travaux de validation du Conseil d’administration de la Sbee et il n’a jamais ordonné un décaissement de 2 milliards de fcfa pour financer une quelconque recherche pour les énergies renouvelables. On ne saurait faire un appel de fonds, souligne-t-il lorsqu’il s’agit du débat budgétaire. Barthélémy Kassa a fait remarquer qu’au delà de l’affaire des deux milliard c’est l’affaire de la gouvernance de la société qui est en jeu. Même si des audits commandités par le gouvernement ont révélé des actes de mauvaise gestion, seules les enquêtes en cours élucideront s’il y a mal gouvernance ou non. « Ce qui est important ce n’est pas seulement l’affaire des deux milliards. C’est l’affaire des deux milliards et la gouvernance de la société… Le Dg Sbee qui est un cadre à notre entendement compétent, doit pourvoir expliquer exactement ce qui se passe. S’il y a eu injonction du ministre à un niveau donné, personne ne peut l’empêcher de le dire… Notre rôle est de dénicher dans le budget les lignes de dépenses inutiles », à faire remarqué le ministre Kassa qui appelle l’opinion publique à éviter la régionalisation du débat. « Il faut toujours éviter le clivage nord sud », conclu-t-il.
Quant au représentant du personnel au Conseil d’administration, il s’est offusqué en ce qui concerne la sortie des trois syndicats et invite ses collègues à ne pas prendre position. La justice fera son travail. Cette affaire n’ébranlera pas la détermination de la Sbee à servir ses clients, a déclaré Michel Fantodji Codjo.