Ancien ministre de la défense, Candide Azannai critique la répression de la police au Bénin dans le cadre du port obligatoire de masque. Il est intervenu suite à un visuel diffusé mercredi 29 avril sur les réseaux sociaux et qui montre un agent de la police républicaine bastonner un conducteur de moto communément appelé zem et sa cliente qui n’avait pas porté de masque.
Au Bénin, le port de masque est obligatoire sur toute l’étendue du territoire national, pour compter du mardi 28 avril 2020 à 06 heures. L’annonce a été faite lundi soir à travers un communiqué de la Police républicaine, dans le cadre de la lutte contre la propagation de COVID-19. La nouveauté cette fois-ci, les personnels des forces de défense et de sécurité ont été instruits pour réprimer tout contrevenant quel que soit son moyen de locomotion.
Mardi 28 avril dans plusieurs villes du Bénin, les contrevenants ont été sanctionnés. C’est le cas d’un conducteur d’une moto et sa cliente. Dans un visuel diffusé sur les réseaux sociaux, un agent de la police républicaine bastonnait allègrement un conducteur de moto communément appelé zem et sa cliente qui n’avait pas porté un masque. Une répression que certains béninois ont salué, puisque disent-ils, « des béninois ont les oreilles dures ».
Ce visuel a fait sortir de son silence Candide Azannai, ancien ministre délégué chargé de la défense national sous le régime actuel. « Aucun agent de police, des forces de sécurité, des forces armées n’a le droit de porter des coups à aucun citoyen », dénonce-t-il dans un post publié sur sa page facebook. « Faire irruption devant un taxi-moto et le rouer de matraques! Et frapper à plusieurs reprises les mains à une dame en pleine rue! Il n’y a pas une dizaine de jours, le châtiment du fouet et de la flagellation a été interdit dans une des plus grandes monarchies théocratiques qui l’a reconnu comme contraire aux droits humains. Qui a appris cette imbécilité à ces agents », se demande-t-i. ?Lire ci dessous l’intégralité de son post.
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Jean-Louis KOGBEDJI
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Azannai critique la répression du port de masque au Bénin
« Les agents en uniforme de la République auteurs de cette inadmissible violence et brutalité doivent être identifiés et punis avec la dernière rigueur.
Ce sont des scènes barbares du genre qui occasionnent des suites fatales, invalidantes et souvent meurtrières aux citoyens paisibles contraints à la débrouillardise pour résister à la précarité inhumaine devenue le lot quotidien sous le pouvoir dit de la rupture.
Aucun prétexte ne peut justifier des bestialités du genre.
Faire irruption devant un taxi-moto et le rouer de matraques!
Et frapper à plusieurs reprises les mains à une dame en pleine rue!
Il n’y a pas une dizaine de jour, le châtiment du fouet et de la flagellation a été interdit dans une des plus grandes monarchies théocratiques qui l’a reconnu comme contraire aux droits humains.
Qui a appris cette imbécilité à ces agents ?
J’avais dénoncé une certaine décision 034 du 03 avril 2020 portant création d’un Groupement Tactique d’Intervention ( GTI ) au sein de la Police Républicaine. Cette décision porte la signature de Soumaila Yaya, DG/Police Républicaine. Ce document s’il était authentique – ce qui n’est pas démenti à ce jour – me paraît bien préoccupant. En effet il y est écrit en son article 02 que le GTI est chargé de « combat de localité » contre les populations; l’article 08 laisse à la discrétion du Dg/Police Républicaine l’effectif, les armes et les engins blindés.
Je condamne avec la dernière rigueur cette approche de l’organisation de la violence et de la brutalité répressive contre les populations.
Le Gouvernement et son Chef Monsieur Patrice TALON seront tenus responsables directs des déconvenues des violations répétées des droits relatifs au caractère sacré de la personne humaine ».
Candide A M AZANNAÏ