France: : le plan de déconfinement validé par les députés malgré les critiques

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Le plan de déconfinement du gouvernement, qui prévoit plusieurs phases et unedifférenciation selon les territoires, a été validé mardi à l’Assemblée nationale lors d’un vote consultatif organisé en dépit des critiques de l’opposition sur la méthode retenue par l’exécutif.

 

Sans surprise, le parti présidentiel étant majoritaire au Palais-Bourbon, le plan a été approuvé par 368 députés – 100 ont voté contre – à l’issue de plus de cinq heures de débat. Le maintien de ce vote, dans la foulée de la déclaration du Premier ministre Edouard Philippe, avait fait l’objet de vives critiques ces 48 dernières heures, l’opposition y voyant « un déni de démocratie » et réclamant un délai avant de se prononcer – des attaques répétées mardi dans l’hémicycle.

Le chef de file des députés Les Républicains, Damien Abad a ainsi dénoncé « l’entêtement » du Premier ministre à refuser à l’opposition un délai de 24h avant le vote – un sujet à l’origine d’un désaccord entre Edouard Philippe et Emmanuel Macron selon certains médias, désaccord démenti par Matignon.

« J’avoue ne pas bien comprendre cet excès de rigidité et ce d’autant moins qu’il n’est pas partagé par le président de la République ni par une partie de votre propre majorité », a déclaré Damien Abad, jugeant « curieux que le président de la République appelle à l’unité nationale et que dans le même temps, le Premier ministre s’assoit sur le Parlement et la
démocratie 
».

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a déploré pour sa part un plan insuffisamment préparé. « Le courage ce n’est pas la marche forcée, le courage c’est de faire les bons choix au bon moment », a-t-il dit.

« Nous ne partageons ni vos diagnostics, ni le système d’actions que vous avez choisi », a estimé pour sa part le président du groupe La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui avait dénoncé ces derniers jours le déni de démocratie de l’exécutif.

Au-delà de la question du délai, celle concernant le projet d’application numérique StopCovid avait agité l’opposition, mais aussi une partie de la majorité. L’annonce par Matignon samedi de ne pas organiser un vote spécifique sur cette application comme initialement prévu a fait grincer des dents chez certains députés de La République en Marche (LaRem).

Edouard Philippe a finalement fait machine arrière ce mardi, jugeant « prématuré » la tenue d’un débat sur StopCovid compte tenu des « incertitudes » concernant la mise en œuvre de ce projet, mais promettant un « débat spécifique suivi d’un vote spécifique » dès que l’application fonctionnera.

Nous voici rendus, après une gestion calamiteuse, à une sortie hasardeuse. Ordres et contre-ordres se sont succédés, tant et si bien que s’est brisé le ressort fondamental de la lutte : la confiance.

 

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