Les chefs des Etats membres de la CEDEAO réunis en sommet extraordinaire par visioconférence jeudi sur la Covid-19 font front commun contre le coronavirus. Ils ont confié au Président nigérian, Muhammadu Buhari la charge de coordonner la lutte contre le Coronavirus au sein de la Cedeao.
C’est une riposte sanitaire commune, un appel aux banques centrales pour soutenir les PME mais aussi le secteur informel… Les 15 chefs d’Etat et de gouvernement réunis pour ce premier sommet virtuel de la Cédéao ont choisi de mettre sous le tapis les tensions et les crispations pour faire front commun contre le coronavirus.
En décembre 2019, le dernier sommet des chefs d’Etat de la Cédéao à Abuja s’était conclu sur des sourires de façade. En coulisses, de nombreuses rancœurs étaient pourtant vives : le recentrage unilatéral du Nigeria sur ses frontières au grand dépit de ses voisins, la colère froide des pays hors zone FCFA autour de la monnaie unique ouest africaine face au projet défendu par la Côte d’Ivoire mais aussi le feuilleton électoral en Guinée-Bissau.
Finalement, l’urgence posée par le Covid-19 a resserré les liens et les rangs au sein de la Cédéao. En choisissant de privilégier des réponses communautaires, les 15 chefs d’Etat et de Gouvernement ont choisi le langage de la raison et l’unité comme rempart à une crise sanitaire dont les répercussions économiques et sociales sont déjà très fortes dans la zone.
Plein de questions restent en suspens, notamment celles sur les moyens financiers nécessaires pour juguler la récession en ligne de mire pour les pays de la Cédéao, si le monde reste confiné et surtout si le coronavirus continue sa propagation en Afrique.
Mais à un mois et quelques jours des 45 ans de leur communauté, les quinze retrouvent les fondamentaux de la Cédéao : un pour tous et tous pour un.
Muhammadu Buhari désigné pour coordonner la lutte contre le Coronavirus
A ce jour, tous les Etats membres de la CEDEAO sont touchés par le Coronavirus qui a fait 5.276 malades et 134 morts, et qui risque de faire chuter le taux de croissance économique régionale à 2 % si la crise sanitaire perdure jusqu’à juin. Si elle va au-delà de juin, la croissance sera négative, puisqu’elle pourra descendre jusqu’à -2.1 % estiment les experts.
Les raisons de cette crise sont multiples, la récession mondiale qui pourrait mettre en faillite les Etats pétroliers, le retard de livraison de produits venant de Chine, l’impact sur le transport aérien, l’arrêt brutal du tourisme etc.
Pour éviter ce scenario, les chefs d’Etats de la CEDEAO se sont entendus pour mener des actions communes en vue de vaincre la pandémie. Dans ce sens, le Président nigérian, Muhammadu Buhari, a été désigné par ses pairs pour coordonner ces actions de lutte contre le Coronavirus. Dans cette responsabilité, le général-président pourrait compter sur l’appui des autres chefs d’Etats de la sous-région pour réussir sa mission.
S.E.