Ils sont nombreux à réagir sur les réseaux sociaux mardi 21 avril 2020, suite à une vidéo dans laquelle le candidat aux élections communales du 17 mai prochain, Armand Gansè, s’en est pris à un autre candidat de l’ethnie fulani.
Dans une vidéo que ses proches font croire « antérieures» aux élections communales du 17 mai 2020, Armand Gansè, candidat à Bohicon, s’insurge contre le positionnement d’un fulani (sobriquet dépréciatif pour désigner les peulhs) comme potentiel maire de Bohicon. Dans la dite vidéo, Armand Gansè fait croire qu’« il ne saurait être question qu’un fulani vienne prétendre être maire de Bohicon ». Il ajoutera : « ceux-là qui n’ont même pas d’eau chez eux » venir rêver vouloir briguer la mairie de Bohicon.
Armand Gansè, candidat
De vives réactions ont suivi sur les réseaux sociaux. Plusieurs ont dénoncé ces propos « régionalistes » de Armand Gansè. Certains demandent qu’il présente des excuses publiques. « Il n’a pas sa place auprès du Président de la république qui œuvre pour la cohésion nationale », insiste d’autres intervenants qui se rappellent du cas Aboubacar Yaya. En février 2020, pour avoir tenu des « propos régionalistes » à Parakou, cet ancien ministre d’Etat de Yayi a présenté quelques jours après (exactement le vendredi 21 février 2020) des excuses publiques. Des hommes politiques dont Rachidi Gbadamassi sont montés au créneau pour le désavouer. Et à propos de cette vidéo que l’intéressé dit « antérieure » aux communales 2020, Martin Assogba de l’ong Alcrer a, dans la même journée de diffusion de la vidéo sur les réseaux sociaux, dénoncé avec véhémence ces propos de Armand Gansè. « Sortez ces propos de votre campagne rapidement, sans quoi vous m’aurez toujours sur votre chemin. Vous ne faites pas honneur au parti politique dans lequel vous êtes », lance Martin Assogba à l’endroit de Monsieur Gansè. Monsieur Gansè. Il l’invite à présenter des excuses.
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« C’est moi monsieur Martin Assogba, l’association de lutte contre le racisme, l’ethnocentrisme et le régionalisme, Alcrer ong. Je vous ai écouté avec beaucoup de peine. Comment pouvez-vous tenir des propos du genre pour parler des fulanih, pour faire de la division alors que le chef de l’Etat est à la recherche de l’unité nationale de tous les fils du pays ? Le fulanih, n’est –il pas béninois ? Et lorsqu’il a envie d’être candidat, pourquoi l’en empêcher, quand il a le droit de vote, il a le droit aussi d’être candidat. Mais ce n’est pas bien. Ces propos-là ne doivent plus être tenus dans notre pays. Et c’est contre ça que je mène ma lutte depuis 26 ans. Nous sommes à la recherche de l’unité nationale. Vous voulez diviser pour régner ? Non, en divisant vous ne règnerez pas. Il faut s’unir maintenant pour pouvoir bien régner. C’est en s’unissant qu’on se développe ensemble ; c’est en s’unissant qu’on peut bâtir ensemble, pour se développer ensemble. Sortez ces propos de votre campagne rapidement, sans quoi vous m’aurez toujours sur votre chemin. Vous ne faites pas honneur au parti politique dans lequel vous êtes. Ce n’est pas parce que vous êtes positionnés qu’on ne doit pas positionner d’autres citoyens béninois fut-il foulani ou ahoussa ou tout ce que tu veux. Ce n’est pas normal. S’il y avait la possibilité moi je demanderais qu’on te retire de la liste. Nous sommes à la recherche de l’unité nationale. Nous sommes à la recherche de la solidarité entre toutes les filles et tous les fils du pays… ».
Armelle C. CHABI
