Suite de l’affaire de deux amoureux à Possotomè : 8 personnes dont des dignitaires du culte zangbéto déposées en prison

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(La femme et son amant relaxés par le Procureur)

Des neuf personnes parmi lesquelles des dignitaires du culte zangbeto du village de Ouassa-Kpodji (arrondissement de Possotomè) interpellées mardi 9 novembre par le commissariat de police de Bopa, huit séjournent à la prison de Lokossa depuis la semaine écoulée. La femme et son amant, un jeune, sont libres.

La correction infligée à un jeune et une « femme » du village de Ouassa-Kpodji considérée comme une veuve suite à une fréquentation amoureuse entre les deux, conduit des dignitaires du culte zangbéto en prison.

En effet, interpellés par le commissariat de Bopa puis transférés et placés en garde à vue au commissariat de Comè, les mis en cause ont été écoutés par le Procureur de la république près le Tribunal de deuxième classe de Comè en début de semaine écoulée. Entre temps, l’amant de la femme qui est au cœur du dossier s’est porté vers le commissariat et a été aussi présentés devant le Procureur. Après avoir écouté les mis en cause, le Procureur a libéré le jeune homme ainsi que la femme et décidé de la mise sous mandat de dépôt de huit personnes parmi lesquels le chef village de Ouassa Kpodji et le président du culte zangbéto de la localité.  Selon nos informations, les mis en cause seront jugés dans les prochains jours.

C’est suite à une réunion qui a décidé dans la nuit du lundi 8 au mardi 9 novembre de la correction à infliger à deux amoureux, un jeune et une dame considérée comme veuve par certains et femme d’un gardien par d’autres que la direction départementale des Affaires Sociales et de la Microfinance du Mono saisie du dossier a sollicité la police républicaine. Les personnes citées dans l’affaire ont été alors interpellées.  Il s’agit des gardiens de la tradition (culte zangbéto) et du chef village de Ouassa Kpodji. 9 personnes dont la dame ont été alors interpellées sur le champ. Leur audition par le commissariat de police de Bopa s’est poursuivie dans la nuit du mardi au mercredi. Les mis en cause à l’exception de la dame ont été ensuite transférés du commissariat de Bopa au commissariat de Comè. Le jeune qui, dans un premier temps, aurait disparu, s’est porté lui-même vers le commissariat et a été aussi écouté sur procès-verbal. Dix personnes au total seront présentées devant le Procureur de la république. Après les avoir écoutés, celui-ci a délivré un mandat de dépôt contre huit personnes interpellées et relaxé la dame ( la soixantaine) et son amant ( la quarantaine).

Les faits

Il y a environ un mois, un cultivateur a été informé de l’existence d’une fréquentation peu ordinaire entre « sa femme » et un jeune que son neveu a logé dans sa maison à Ouassa-Kpodji, un village de l’arrondissement de Possotomè. Le jeune, selon nos informations, serait un métayer et beau-frère du neveu du cultivateur. Il est venu dans la localité pour les travaux champêtres. Et selon les mêmes sources, le jeune et la femme du cultivateur auraient des fréquentations amoureuses ‘’interdites par la tradition’’. (Le cultivateur cocufié exerce la nuit la profession de gardien au domicile privé d’une personnalité de la localité)

Selon nos investigations, la femme, une veuve se serait remariée à un cultivateur. Informé des fréquentations peu orthodoxes entre sa femme et le jeune que son neveu a hébergé, le cultivateur a alors sollicité l’intervention des dignitaires du culte zangbéto habiletés à connaître de ce genre de dossier dans le village. Le jeune métayer a dû par la suite quitter Ouassa Kpodji et loué à Ouassa Tokpa, un village voisin du premier. Il y a quelques jours, le jeune a reçu nuitamment dans sa nouvelle gîte la « femme » dont il est amoureux. Une femme qui serait toujours veuve, selon d’autres sources. Une nouvelle fois, des sages du village, pour la plupart adeptes du culte Zangbeto de la localité, ont été sollicités, pour le règlement du différend. Et selon une tradition séculaire du village, les relations sexuelles extra-conjugales et autres fréquentations obscures entre une femme mariée et un homme sont interdites. Une femme mariée, n’a donc pas le droit d’avoir des relations sexuelles extra-conjugales ni fréquenter dans des conditions floues un homme. Tout contrevenant à cette tradition est convoqué par les dignitaires, notables et têtes couronnées du village. C’est ainsi que suite à leurs comportements, le jeune et la femme ont été convoqués sous l’arbre à palabres pour leur audition et autres rituels du vodoun zangbéto de la localité.

« Le jeune et la femme n’ont pas été ligotés »

Si selon certains médias, la femme et le jeune « ont été ligotés », d’autres sources dans le village font croire le contraire. « Le jeune et la femme n’ont pas été ligotés », soulignent les mêmes sources. Ils n’ont pas été attachés comme des bêtes de somme non plus comme l’ont fait croire certains médias, ajoutent les mêmes sources, selon qui ils n’étaient non plus mis à genoux, torse nu.

Comme l’exige la tradition, l’homme et la femme ont été sommés de payer une somme d’argent, de donner des bouteilles de Sodabi et de boissons sucrées sans oublier un panier de moustiques ( terme usité dans la tradition). Le jeune devait apaiser les dignitaires de Ouassa Kpodji comme ceux de Ouassa Tokpa, rapporte une autre source. Autre possibilité, les concernés peuvent donner les présents demandés sur place après le verdict ou obtenir amende favorable et amener les boissons et la somme d’argent un jour qu’ils proposeront et qui sera convenu de commun accord avec les dignitaires.

Interpellés puis auditionnés et gardés au commissariat de Bopa dans un premier temps puis transférés au commissariat de Comè, huit dignitaires parmi lesquels le chef de village de Ouassa Kpodji, des dignitaires du culte zangbéto de la localité, séjournent depuis la semaine dernière à la prison civile de Lokossa. Ils seront fixés sur leur sort au cours d’une audience dont la date a été fixée par le Procureur. Une première dans le village de Ouassa Kpodji et l’arrondissement de Possotomè qui fait couler beaucoup de salive.

La Rédaction