Coup de filet d'Interpol contre la fraude financière en Afrique de l’Ouest : 300 arrestations, 400 suspects identifiés, plus de 720 comptes bancaires bloqués

Afrique

Interpol a communiqué mardi 16 juillet 2024 sur une vaste opération portant sur des saisies d’actifs de près de 3 millions d’euros, 300 personnes interpellées, de nombreux réseaux criminels démantelés à travers le monde. C’est le résultat d’une importante opération policière menée ces derniers mois par Interpol contre la fraude financière. Opération qui a ciblé plusieurs groupes criminels ouest-africains dont en particulier Black Axe, un groupe nigérian très actif notamment dans la cyberfraude, mais aussi dans la traite d’êtres humains et le trafic de drogue.

Cette opération coordonnée par Interpol a été de grande ampleur. Jackal III s’est déroulée du 10 avril au 3 juillet sur les cinq continents. L’objectif est de s’attaquer en particulier à la fraude financière en ligne organisée par des groupes criminels ouest-africains. Signe de son importance, l’opération a mobilisé des forces de police, des unités de renseignement financier, des bureaux de recouvrement d’actifs et des acteurs du secteur privé dans 21 pays à travers le monde. Parmi les pays concernés, on recense le Nigeria, la Côte d’Ivoire, et l’Afrique du Sud, mais aussi les États-Unis, la France, le Royaume-Uni ou encore le Japon.

Des escroqueries sentimentales sur les sites de rencontres

Selon Interpol, Jackal III a permis l’arrestation de 300 personnes, l’identification de 400 suspects supplémentaires, le blocage de plus de 720 comptes bancaires et la saisie d’actifs d’une valeur de 2,7 millions d’euros. Un important réseau criminel dirigé par un groupe nigérian a ainsi été démantelé en Argentine où 72 personnes ont été arrêtées, une centaine de comptes bancaires gelés et plus d’un million d’euros de faux billets saisis. Black Axe, un important groupe criminel nigérian, a été pris pour cible lors de cette vaste opération. Très active dans la cyberfraude, la traite d’êtres humains et le trafic de drogue, cette organisation est régulièrement visée par Interpol.

« Le mode opératoire classique, ce sont les arnaques sur les sites de rencontres, décrit Tomonobu Kaya, directeur adjoint du Centre de lutte contre la criminalité financière et la corruption d’Interpol. Les arnaqueurs créent de faux profils, utilisant souvent des images de médecins trouvés sur Internet qui attirent des gens vulnérables, intéressés par ce genre de profils. Ils les utilisent pour développer une relation en ligne qui peut devenir très intime. À un moment approprié, les arnaqueurs introduisent un élément financier pour prendre de l’argent à leurs potentielles victimes. Si ça fonctionne, ils exploitent les victimes jusqu’à ce que celles-ci n’aient plus d’argent. »

Avec RFI