Il a été dit récemment que le gouvernement du Président Patrice Talon compte poursuivre avec la mesure de gratuité de la césarienne. Ceci est bien inscrit dans son programme de société à l’instar de bien d’autres questions sociales auxquelles il attache de prix. Dans les 48 hôpitaux agréés sur toute l’étendue du territoire béninois pour offrir gratuitement la césarienne à nos femmes, la volonté politique ne suit pas nos techniciens. 110 femmes sont déjà décédées depuis le 6 avril 2016. Pendant que des milliards sont débloqués pour le coton, les mesures sociales souffrent sous le régime du nouveau départ.
Quid des mesures sociales sous le régime du Nouveau départ ? A analyser de près la situation suite aux différentes suspensions sous le régime de la rupture, c’est à croire que les mesures sociales en faveur des populations sont rangées dans les placards.
En effet, parlant de mesures sociales, on peut citer les initiatives prises en faveur de l’emploi des jeunes, l’autonomisation des femmes, la gratuité de la scolarité, la gratuité de la césarienne….
Depuis le 6 avril, le gouvernement Talon n’en parle plus ou parle peu. Que deviennent alors ces jeunes, ces femmes et zémidjans dans cette nébuleuse ?
Pour l’heure, aucun conseil des ministres à propos de ces questions touchant leur avenir. Selon des indiscrétions, l’Etat n’a pas de moyens pour rembourser aux hôpitaux agrées, les frais de césarienne afin de relancer la machine de la gratuité de la césarienne. « Du début de la césarienne le 1er avril 2006 au 31 décembre 2015, il a été réalisé 162.745 césariennes », a affirmé récemment la responsable de l’Agence nationale de gratuité de la césarienne. Et d’années en années, le nombre de césariennes s’accroît, a-t-elle ajouté. Même si le gouvernement béninois a toujours fait des efforts pour assurer la prise en charge des femmes bénéficiaires de la gratuité de la césarienne en payant à leur place le montant de 100.000 fcfa par césarienne, l’Etat a des trous à combler. L’Angc restait devoir le dernier trimestre 2015 aux hôpitaux agréés début juillet. « Les hôpitaux agréés recevront sous peu les remboursements des frais de césarienne », a indiqué il y a plus d’un mois la responsable. Surtout que selon ces propos, au titre de l’exercice budgétaire 2016, le gouvernement a octroyé la somme de 2. 900.000.000 FCFA à l’Angc pour faire face aux charges des césariennes attendues. Mais, que se passe-t-il si tant que des femmes meurent encore alors qu’elles vont donner vie à des êtres humains, avenir du Bénin de demain ? Au moment où des dizaines de milliards sont débloqués au profit du coton, la filière dans laquelle le chef de l’Etat a construit sa richesse, « 110 femmes sont décédées ces trois derniers mois faute de moyens pour faire face aux soins liés à la césarienne », apprend-on de sources concordantes. Le Nouveau départ spécialisée dans les suppressions, suspensions et annulations n’a donc pas réussi à sauver ces pauvres mamans qui n’ont commis que le péché mignon d’être tombée enceinte.
A cette mesure de la gratuité de la césarienne, s’ajoutent les 20.000 emplois des jeunes déjà remis en cause, situation qui a contraint ces jeunes au chômage. Pour l’heure, aucune politique pour lutter contre le chômage et le sous emploi. Les emplois suspendus sont légion. Dans les marchés, les femmes ne reçoivent plus de microcrédits.
Les députés s’apprêtent à ratifier des accords de prêts pour le financement de la microfinance. Environ 30 milliards de nos francs. Et la prière des uns et des autres est que cette importante somme aille vraiment vers les bénéficiaires de la microfinance.
La situation est grave et préoccupante. Que pense alors le chef de l’Etat Patrice Talon pour changer la donne, lui qui a dit dans un entretien accordé à Le Monde : «…Ça va vous choquer, mais ce que je fais, c’est d’abord pour moi-même. Je pense à moi tout le temps…». Il faut donc que le président Talon corrige le tir. L’importance des mesures sociales dans la vie des populations n’est plus à démontrer.