Sept ans de prison et près d’un milliard francs CFA d’amendes et de dommages-intérêts. C’est la réquisition du parquet spécial de la CRIET contre l’ancien député Désiré Vodonon jugé ce jeudi 11 mai 2023 pour complicité de vols et blanchiment de capitaux dans un nouveau dossier dans lequel il est poursuivi de même que ses coaccusés.
Ce jeudi 11 mai 2023 à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) s’est ouverte la quatrième audience dans le nouveau dossier dans lequel Désiré Vodonon et huit coaccusés sont poursuivis.
En détention provisoire depuis novembre 2022, Désiré Vodonon est poursuivi pour des faits «de complicité d’escroquerie via internet et blanchiment de capitaux ». Selon les informations de Libre Express, le dossier pour lequel le Parquet spécial de la Criet réclame 7 ans de prison contre Vodonon est bien distinct de l’ancien dossier de casse d’une banque. Dans le dossier de casse d’une banque, Vodonou est poursuivi pour deux chefs d’accusation : « Accès et maintien illégal dans un système informatique, escroquerie et blanchiment de capitaux ».
Deux banques de la place poursuivent Vodonon dans ce nouveau dossier. Les représentants des plaignants et tous les prévenus n’étaient pas présents à l’audience de ce jeudi 11 mai 2023. Un informaticien sénégalais Sy Sérigne Abdoul Aziz et un Béninois, tous deux poursuivis avec mandats de dépôt, ont comparu à l’audience de ce jeudi 11 mai 2023. Le Sénégalais, également impliqué dans l’affaire de casse d’une banque et en détention préventive depuis novembre 2022, est aussi poursuivis dans le nouveau dossier.
Les faits requalifiés
Désiré Vodonou est poursuivi par le parquet spécial dans un dossier de fraudes à la carte bancaire. Le principal cerveau, un certain Wilfried Ayatodé, est en fuite. Il avait été placé en détention provisoire en janvier 2022. Evacué pour des raisons de santé au CNHU de Cotonou en janvier 2023, il s’est évadé.
Le parquet spécial représenté par Yélinest Ahouéya, un des substituts du procureur spécial, a fait sa réquisition à l’audience de ce 11 mai à la CRIET. Le procureur a requalifié les faits de complicité d’escroquerie via internet en complicité de vol contre sept prévenus dont Désiré Vodonou. Il a relaxé au bénéfice du doute trois prévenus et a sollicité la condamnation d’un quatrième prévenu à sept ans de prison assortis de sursis. Le procureur a requis cinq ans de prison dont deux ans fermes et un million d’amendes pour le cinquième prévenu.
Selon Libre Express, le parquet spécial a réclamé à la Cour de retenir dans les liens de la prévention de « complicité de vol et de blanchiment de capitaux », Désiré Vodonou et l’informaticien sénégalais Sy Sérigne Abdoulaye. Il a requis sept ans de prison ferme contre eux et 300 millions d’amende chacun,
14 ans de prison contre le principal accusé
Absent à l’audience, Wilfried Ayatodé, principal accusé, est recherché par la justice béninoise. Le parquet spécial de la CRIET réclame à la Cour de requalifier en vol les faits d’escroquerie via internet reproché à ce prévenu et demandé que la Cour retiennent Wilfried Ayatodé dans les liens de la prévention de vol et de blanchiment de capitaux.
Le procureur a réclamé quatorze ans fermes de prison et six-cent millions d’amendes contre Wilfried Ayatodé. Il demande à la Cour de condamner les prévenus Wilfried Ayatodé, Désiré Vodonou, Sy Sérigne Abdoulaye et deux autres à payer solidairement à titre de dommages-intérêts six-cents trente millions.
Le procureur clarifie
Les faits reprochés à Désiré Vodonou et les sept coaccusés concernent le vol d’argent sur des cartes bancaires Visa et MasterCard avec l’aide d’un Terminal de paiement électronique (TPE) d’une banque béninoise, informe le parquet spécial de la CRIET. Le procureur indique que ce TPE était en possession du nommé Wilfried Ayatodé dans le cadre d’un partenariat qu’il a signé avec ladite banque. Les cartes bancaires des victimes étaient débitées et elles ne savaient pas que l’argent était prélevé de leur compte. Les cartes débitées sont en réalité des cartes volées et les victimes ne savaient pas qu’elles étaient aux mains des prévenus, précise le parquet. Selon le procureur, «Il s’agit d’une soustraction frauduleuse », rapporte Libre Express.
Après les réquisitions du parquet spécial, le juge Guillaume Lally a renvoyé le dossier au jeudi 1er juin 2023. Les avocats de la partie civile et de la défense feront leur plaidoirie ce 1er juin.
A.C.C.